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Réflexion de la semaine

 

« Pour vous, qui suis-je? »

Voilà que l’Église met sous nos yeux deux témoins au cœur de feu des débuts de la chrétienté. « Pour vous, qui suis-je? » demande le Christ mais on pourrait aussi se demander : « Qui suis-je pour le Christ? » Voici des portraits qui peuvent nous inspirer :

Pierre

La vie de Pierre ressemble à l’histoire du cheval qui s’appelait Hercule : le pauvre cheval a fini par devenir fou parce qu’il ne savait jamais si son maître lui demandait d’avancer ou de reculer : « Avance, Hercule. Non je n’ai pas dit de reculer, mais d’avancer. Alors, envoye, Hercule... » Pierre est le chef et comme chef, il s’avance et se rend disponible pour les confrontations même s’il n’a pas toujours tout compris. Par exemple, il dit au Christ : « À qui irions-nous : Tu as les paroles de la vie éternelle » et quelques jours plus tard, il renie.

Il a un caractère bouillant qui ne laisse rien passer quand il pressent une injustice pour quelqu’un. Il a le souci du bien commun. Il veille au bien-être de chaque membre de la communauté. Il porte le souci des oubliés, des pauvres, des gens qu’on met de côté. Il n’a pas peur de prendre position, d’afficher ses convictions et d’inciter les gens à prendre leurs responsabilités. Il dénonce les mauvaises intentions et les gestes hypocrites faits au nom du Christ.

Paul

Saul persécute les chrétiens. Il est d’un zèle anti-chrétien hors du commun. Il est un homme d’une grande culture préoccupé par le souci de faire connaître le vrai Dieu : il est pharisien, citoyen romain et disciple du grand maître Gamaliel. Il est d’une intelligence supérieure et d’une connaissance intellectuelle beaucoup plus prononcée que la moyenne du monde. Il est logique et rationnel, pas question de se laisser atteindre par les émotions. Il argumente facilement face à des adversaires de la foi. Il sait expliquer, nuancer, argumenter. Pas de réponse plate du genre : « Pose-toi pas de questions, c’est comme ça. Point à la ligne. »

Puis de persécuteur, il se convertit : il tombe en bas de son cheval. La réalité du Christ-Ressuscité lui saute en pleine face comme une évidence. Du jour au lendemain, sa vie bascule. Mais ceci se passe trop vite. Les chrétiens craignent le persécuteur qu’ils ont connu. C’est pourquoi, après sa conversion, quand il revient à Jérusalem, on lui dit gentiment : « Bravo pour ta conversion, on n’a pas besoin de toi à Jérusalem. Par contre, comme tu es un homme instruit, le monde est à toi : va évangéliser ailleurs ».

Paul paie pour son péché de persécuteur, mais en même temps, il ne se replie pas sur lui-même. Soutenu par ses amis Barnabé et Luc, il part vers les différentes villes de l’Empire romain et il sait adapter le discours de l’Évangile au vécu de chaque personne sans diminuer les perspectives de l’ensemble des enseignements du Christ.

Sa force est sa capacité de réfléchir et de discerner. Paul est ce genre de témoin qui saurait faire face à la sécularisation de notre société.

Pierre et Paul nous enseignent qu’évangéliser consiste au départ de garder un profond respect les uns des autres et de nous soutenir dans nos dépassements.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord