Ça sonne à ma
porte. Et ce soir-là, je suis littéralement épuisé… mais c’est un couple
d’âge moyen qui vient me voir après trois ou quatre semaines d’une
dernière rencontre. Je suis littéralement abasourdi : aurai-je la force
de les écouter encore après tant d’heures, à eux, consacrés pour dénouer
les blessures qui les conduisent inévitablement vers le divorce! On te
prend seulement une petite demi-heure, on sait que tu portes le poids du
jour.
Venez! Mais
je perçois quelque chose de changé dans leurs regards et surtout un
sourire spontané qui traduit une sorte de nouvelle complicité. Eh oui,
nous sommes allés à un ‘weekend` de couple et nous avons été saisi le
premier soir et tout a débloqué dans notre relation. Si nous sommes
venus, c’est pour te dire cela parce que tu as été un élément important
dans notre démarche. Je ne me sentais plus fatigué, car cette
transformation m’a fait découvrir une si merveilleuse action de
l’Esprit, j’étais maintenant prêt à veiller avec eux.
Il y a des
transfigurations qui se vivent dans le quotidien et qui nous font voir
les personnes autrement. Je comprends les apôtres de découvrir cette
transparence de Jésus en présence de son Père. Quelle luminosité dans
ses yeux, dans tout son être…on veut prolonger ce moment « d’extase ».
Il n’y a pas de mots pour le dire ou bien le dire, c’est trop profond.
La montagne, le silence, la préparation intérieure (le sixième jour…
chez les Juifs, c’est le temps requis pour se préparer à rencontrer
Dieu).
Puisse le
temps du carême nous inciter à nous élever sur la montagne pour
favoriser un temps de contemplation et de transfiguration de notre vie.
Maurice
Comeau, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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