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Réflexion de la semaine

 

« Confiance, il t’appelle »


La page d’évangile que vous venez d’entendre est comme une séquence de film où se rencontrent trois acteurs : l’aveugle, la foule et le Christ.

L’aveugle : un homme assis au bord du chemin dans la position passive de celui qui subit la défaite de sa vie. Il entend une foule agitée : on lui dit que ce sont des gens qui accompagnent Jésus. Il semble avoir entendu parler des miracles de Jésus, car aussitôt, il s’agite et se met à implorer. Sera-t-il accueilli? Est-il vrai que Jésus ne se laisse pas conduire par les préjugés des scribes et des pharisiens? Jésus le fait approcher : tout de suite il bondit en abandonnant sa seule possession : son manteau il n’a plus besoin de cette protection, car déjà il croit à sa libération. Avant même de retrouver la vue, il est déjà prêt à s’engager à la suite de Jésus. Et il ne sera pas déçu.

La foule : la foule manifeste la présence de Jésus. On le suit sans doute pour différentes raisons : par curiosité, par recherche de sensations, par reconnaissance pour un miracle déjà vécu ou par s’engager à sa suite. Quand Jésus appelle l’aveugle, la foule devient une communauté d’accompagnement… elle devient le moyen de la rencontre entre Bartimée et Jésus.

Le Christ : Jésus accueille sans condition. Son objectif consiste à redonner à chaque personne sa dignité humaine. Aujourd’hui on constate que Jésus marche à la tête de la communauté. Il avance au rythme des plus faibles : on dit que dans l’armée pour éviter la dispersion des troupes, on fait toujours marcher les plus faibles en avant. Voilà la méthode Jésus. Tout en marchant, il instruit ses disciples, il accueille les nouveaux arrivés, il guérit, il invite à sa suite. Il ne rejette et ne condamne personne.

Jésus enseigne trois façons d’alléger un fardeau : la première, c’est simplement de s’en débarrasser, la deuxième, c’est de s’entrainer à vivre avec ce fardeau de sorte que sans diminuer de poids, il devient moins pénible à supporter, et la troisième, c’est de trouver quelqu’un qui nous aide à le porter. C’est ainsi qu’il offre une force intérieure nouvelle : son Esprit-Saint, lequel devient une nouvelle source d’énergie qui nous aide à surmonter l’obstacle avec plus d’aisance. Le Seigneur met sur notre chemin des personnes qui nous soutiennent, qui nous conseillent, qui nous réconfortent… ce qui rend le fardeau plus léger, car nous ne le portons plus seul.

Quelle place laissons-nous à ceux qui se joignent à nous? Quelle place laissons-nous aux nouvelles initiatives? Imposons-nous le silence et le statu quo? Croyons-nous qu’il puisse se faire du bien autrement que par nos vieilles méthodes? Croyons-nous qu’il puisse se faire du bien au nom de Jésus ailleurs que nos entreprises à nous? Croyons-nous que nous n’ayons pas à toujours porter la responsabilité de tout ce qui se vit autour de nous?

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord