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Réflexion de la semaine

 

Le bon pasteur

Jésus nous dit aujourd’hui :

« Je suis le bon pasteur. Je connais mes brebis, elles suivent mes pas. Je donne ma vie pour elles. » Jésus nous dit encore : « J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie. Je suis venu pour que toutes aient la vie en abondance. » Cette image du bon pasteur et de ses brebis doit dépasser son aspect un peu mièvre. Car pour les juifs, les brebis incarnent le courage et la solidarité devant les épreuves. En plus de se tenir en groupe, les brebis sont constamment soucieuses des autres. Cela Jésus le sait quand il dit qu’il connaît ses brebis. Connaître au sens biblique veut dire : « Naître avec son cœur dans la réalité intérieure de l’autre. » Voilà ce qui rend possible le don de sa vie. Personne ne peut donner sa vie sans amour.

« Voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés. » Le bon pasteur rassemble ses brebis et il permet à chacune de développer ses charismes. Il s’applique à faciliter la route de chaque brebis en invitant les plus fortes à se mettre au service des plus faibles. Il incite chaque brebis à mettre ses talents au service des autres. On reconnaît toujours la voix de la personne qui nous invite avec tendresse à laisser jaillir nos sources intérieures. Ceci n’est possible qu’avec les yeux du cœur : un regard d’admiration favorise chez la personne regardée sa capacité de se donner au service des autres. Nous voilà dans le nœud du mot vocation : un appel de Dieu à aimer, à se donner, à servir… ce qui se traduit par différents états de vie : vie sacerdotale, religieuse ou missionnaire, vie dans le célibat ou le mariage… L’essentiel repose sur la complémentarité des services exercés.

« D’autres brebis ne sont pas de cette bergerie. » Pourquoi sont-elles absentes? Peut-être, parce qu’elles se sont égarées en route. À nous de retourner à leur rencontre et de devenir leur guide. Peut-être parce qu’elles sont essoufflées ou démotivées. À nous de leur redonner de l’espérance. Peut-être encore parce qu’elles sont blessées. À nous de créer pour elles un espace de quiétude pour revitaliser leurs énergies et leur permettre de panser leurs plaies. Comment cela peut-il se faire? Par notre amitié, notre bonté, notre joie de vivre, par notre accompagnement respectueux, par notre témoignage vécu dans des gestes concrets.

Vivre notre vocation, c’est-à-dire, notre appel de Dieu à marcher à sa suite, c’est prendre conscience que nous sommes personnellement aimés de Dieu, car Dieu ne nous a pas créés, en cas de besoin. C’est réaliser que Dieu ne nous a pas choisis pour lui succéder, mais pour nous associer à son œuvre.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord