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Réflexion de la semaine

 

« Et dire qu’il était si admirable »

Tout le monde le trouvait beau, bon et fin. Partout où il passait, il laissait des traces de bonté, de douceur et de tendresse. Chaque fois qu’il parlait, il était loué, félicité et adulé. Il ne se faisait plus d’hommes comme lui : aimant et aimé, écoutant et écouté, accueillant et accueilli.

Mais un jour, le vent tourna de bord. Il n’était pas tendre, il était faible! S’il aimait, c’était par intérêt personnel! Il parlait pour se faire dire qu’il était bon! Bref, ses belles manières et ses belles performances n’étaient là que pour maquiller son égoïsme et son ambition. Ce n’était qu’un vulgaire profiteur!

Il y a de cela près de 2000 ans, un homme qu’on appelait Jésus et qui se disait Fils de Dieu recevait les acclamations de la foule : « Hosanna! Fils de David! » Monté sur un âne, il défilait en procession devant la foule qui lui faisait une ovation debout. On était prêt à le faire roi!

Cinq jours plus tard, on le rejetait, on le traînait en procès, on le pendait sur une croix : il était devenu un ennemi de la nation, un traître, un blasphémateur.

Nous connaissons tous ces revirements subits : sourires en face, mais coups de poignard dans le dos, succès hier et revers demain, grandeur et misère, amour et haine, honneur et mépris.

Pourquoi? Pourquoi tant de souffrance? Pourquoi si peu d’Amour? À quoi ça sert d’aimer? De rendre service? De donner sa vie? Mais, où donc est Dieu dans tout ça? Où es-tu Dieu quand j’en arrache avec ma vie? J’ai vu il y a quelques années une émission à la télévision qui rapportait le témoignage d’un père jésuite qui s’était donné comme mission de visiter différents lieux de la mort à travers le monde pour essayer de saisir un sens à ce qui semble humainement tout à fait incompréhensible.

Il racontait que rendu dans un camp de concentration où on tuait les Juifs durant la guerre de 1939-1945, il y avait écrit sur le mur d’un four crématoire en grosses lettres : « Mais où donc est Dieu? » puis en petites lettres en dessous, il était écrit : « La vraie question ne serait-elle pas : où donc est l’homme? »

Dieu se fait silence par respect de la liberté humaine… Dieu se fait silence et il souffre avec ceux qui en arrachent… Dieu se fait silence pour que nous, les humains, devenions Parole. Ne gaspillons pas les souffrances de l’humanité sans les offrir à Dieu.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord