« Demeurer compatissant » |
L’Évangile
d’aujourd’hui nous met sous les yeux deux réalités importantes pour le
Christ :
1. La façon
d’exercer l’autorité au sein du peuple de Dieu : Jésus nous invite à
vivre une autorité de service et non de pouvoir. C’est ce qu’ils
reprochent aux scribes et aux pharisiens. Au lieu de stimuler la charité
du peuple, ils les écrasent avec des lois qui donnent l’image d’un Dieu
intransigeant qui ne pense qu’à punir.
Sous le
couvert de leurs responsabilités spirituelles, les scribes et les
pharisiens ne recherchent que leur propre intérêt. Ils recherchent les
honneurs, les titres de gloire et le prestige. Quand on se donne du
pouvoir par l’extérieur de soi, par des comportements exagérés, c’est
qu’on a conscience qu’on est pauvre dans notre vie intérieure.
L’autorité qui écrase les petits ne vient pas de Dieu. Ça prend plus que
de la bonne volonté pour persévérer sur la route du bien : ça prend de
l’enracinement de l’évangile dans le cœur : ce qui vient par la prière.
Peut-être
qu’on trouve que Jésus est dur pour les autorités de son temps, mais
réécoutons le prophète Malachie dans la première lecture :
« Si vous
n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de glorifier mon nom – dit
le Seigneur de l’univers –, j’enverrai sur vous la malédiction, je
maudirai les bénédictions que vous prononcerez. Vous vous êtes écartés
de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute pour la
multitude... »
Espérons que
ces reproches ne s’adressent pas à nous. Il est intéressant de noter que
le pape François tient un discours semblable depuis son accès à la
papauté : L’Église n’a pas besoin de dirigeants qui soient des ambitieux
ou des carriéristes. Il met en garde contre la mondanité spirituelle qui
vise à ne chercher qu’une vie confortable au lieu de servir la gloire de
Dieu.
2. Une
deuxième réalité à relever de ce texte de l’Évangile est l’invitation à
demeurer un peuple en constant apprentissage :
Plus nous
apprenons dans la vie, plus nous découvrons que nous ne savions rien et
plus nous réalisons tout ce qu’il y a à connaître. Maurice Duplessis
disait : « La culture, c’est comme la confiture, moins on en a plus on
l’étend sur nos toasts ». Il faut s’alimenter chaque jour de la parole
de Dieu qu’on lit et qu’on laisse se déposer dans notre esprit et notre
cœur. La parole de Dieu est source d’espérance, de miséricorde et
d’authenticité.
Concluons
avec deux pensées :
-
Il est
plus important d’aimer que d’avoir raison. Il n’est jamais
nécessaire d’avoir la réponse à tout.
-
Il est
agréable d’être important, mais il est plus important d’être
agréable.
Gilles
Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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