Accueil Calendrier Scouts Accompagnement à domicile Saint-Vincent-de-Paul Liens Pour nous rejoindre
 

 

Réflexion de la semaine

 

« Travailler pour Dieu »

À l’époque de Jésus, tous ceux qui voulaient travailler se ressemblaient de bonne heure sur la place publique où différents maîtres allaient faire leur choix pour leur entreprise. Les premiers ouvriers, choisis dès le matin, étaient naturellement les plus jeunes, de jeunes adultes qui vivaient peut être encore dans leur famille. Étant jeunes et forts, les maîtres les engageaient en premier étant assurés qu’ils seraient de bons travailleurs.

Ceux qui étaient engagés plus tard dans la journée étaient souvent les plus âgés dont on doutait de leur capacité à travailler aussi fort que les plus jeunes. Mais ces travailleurs étaient des pères de famille qui avaient absolument besoin de travailler pour faire vivre leur épouse et leurs enfants, les nourrir, les habiller, les loger. Leur besoin était beaucoup plus grand que les premiers, car des familles comptaient sur eux.

Finalement, il y a ceux qui étaient engagés à la fin du jour demeuraient toute la journée au soleil à attendre d’être choisis (certains d’entre eux n’étaient même jamais choisis!) Et qui étaient-ils? Eh bien, ceux qui étaient malades ou handicapés (boiteux, aveugle, sourds, etc.) Ils étaient seuls au monde et devaient absolument trouver du travail pour vivre, pour ne pas mourir de faim. Mais on les ignorait, les rejetait ou on les engageait quelques fois à la dernière minute faute de mieux. Et pourtant, ce sont eux qui avaient finalement le plus grand besoin de gagner de l’argent pour vivre.

Jésus nous enseigne que Dieu ne voit pas d’abord ce qu’on peut faire pour Lui mais plutôt les besoins les plus pressants de chaque humain. C’est ainsi qu’il dit que « ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades ».

Qu’avons-nous à envier aux ouvriers de la dernière heure? Qui sont-ils? Ce sont les martyrs des temps modernes. Ce sont ces gens qui cherchent désespérément le sens de leurs vies. Et moi, ouvrier du matin, qu’est-ce que je fais pour eux? Quelle est la qualité de mon accueil, de mon témoignage de vie? Sommes-nous devenus des gens qui flattent la brebis grasse sans se soucier des 99 qui ont quitté la communauté?

Chose certaine : le Christ provoque les ouvriers de la première heure : il aurait pu les payer en premier et donner à la fin le même salaire à ceux qui n’ont travaillé qu’une heure. Personne n’aurait réagi. En commençant par payer ceux qui ont travaillé moins longtemps, il veut donner une leçon de vie aux autres. Avons-nous à jalouser ceux qui ont souffert toute la journée (toute leur vie) tout en demeurant confrontés à leur réalité d’indésirable?

L’évangile d’aujourd’hui nous invite à ne jamais juger les autres, à ne pas mépriser ceux qui en arrachent avec leur bonheur, à toujours agir avec beaucoup d’amour dans le cœur, même si en apparence l’autre n’a pas mérité cet amour. Travailler pour le Royaume de Dieu, c’est faire son bonheur en rendant les gens heureux autour de nous.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord