« Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier
s’il le paye de sa vie? »
(Matt 16, 21-27) |
Alors Jésus
dit à ses disciples.
Chaque fois
que je vois cette phrase dans l'évangile, je dois me dire: Le disciple
de Jésus aujourd'hui, c'est moi. C'est à moi que Jésus s'adresse. Je
dois écouter la parole ou l’exhortation de Jésus comme s'il me parlait à
moi.
Alors Jésus
me dit: "Si quelqu'un veut marcher derrière
moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive."
Qu'est-ce que
je comprends quand j'entends cette Parole?
Une autre
invitation à me sacrifier. Encore une fois je devrai faire des
compromis, accepter l'autre tel qu'il est. Me plier à toutes les
exigences de l'autre. Toujours je devrai céder. Toujours à moi revient
la responsabilité de tout faire pour être agréable aux autres. Les
autres ne font jamais rien pour moi.
Prendre ma
croix. Il me semble que j'en ai assez fait comme ça. C'est maintenant le
tour des autres. Comprenez donc, vous qui m'entourez, Écoutez, vous
autres ce que le Seigneur dit. Prenez votre croix vous aussi. Peut-être
que la mienne sera moins lourde si chacun fait sa part.
Prendre sa
croix. Ça veut dire prendre la part qui me revient dans ma vie de tous
les jours. Juste celle-là. Juste celle qui m'est réservée. Il a bien
dit: Qu'il prenne "sa" croix. Pas celle des autres "sa" croix.
Il
faut d'abord comprendre celle-là. Quand on a bien compris que la croix,
que même "ma" croix a déjà été portée, parce qu'au calvaire, Jésus, lui,
ne portait pas sa croix mais la mienne, alors je pourrai comprendre
qu'il m'appartient si je veux être son disciple de porter moi aussi la
croix des autres. Tant que je n'ai pas compris tout ça, alors je dois me
contenter de la mienne. La mienne est assez lourde comme ça. Elle me
suffit. En la portant je réponds à l'invitation de Seigneur.
Comme tout le
monde n'a pas encore compris, il en existe beaucoup pour qui leur propre
croix est trop lourde à porter. Ils ont besoin de quelqu'un à côté d'eux
pour la porter avec eux.
Jésus avait
compris que tous ne comprendraient pas. C'est pourquoi il est venu
porter nos croix. Lui-même, en tant que Fils de Dieu n'en avait pas. Il
est venu porter la mienne pour que je sois capable de porter celles de
mes frères et de mes sœurs.
Nous n'aurons
jamais fini de comprendre l'immense amour de Dieu, sa tendresse infinie,
sa volonté, son désir de faire notre bonheur. Il est allé jusqu'au bout.
Il a donné sa vie pour nous aider à comprendre que nous devons nous
aussi aller plus loin dans l'amour de nos frères et de nos sœurs.
Le pape Pie X
appelait ça le terrible quotidien.
Jean Jacques
Mireault prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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