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Réflexion de la semaine

 

« De quoi avons-nous peur? »

Un professeur de quatrième année avait distribué des feuilles de papier à sa classe. Elle a demandé à ses élèves d’écrire toutes les choses qu’ils aimeraient faire, mais ne se pensaient pas capables de faire.

Chaque élève s’est mis à écrire ses « je ne peux pas » : je ne peux pas envoyer le ballon dans le panier, je ne peux pas calculer des divisions avec des fractions, je ne peux pas écrire sans faire de fautes… Même le professeur a écrit sa propre liste : je ne peux pas convaincre la mère de Daniel de venir aux rencontres de parents, je ne peux pas amener ma fille à vider le lave-vaisselle, je ne peux pas décider Alain à être moins violent…

Après avoir écrit ainsi pendant dix minutes, chacun a plié sa feuille et l’a mise dans une boite à souliers. Puis toute la classe est sortie en procession jusqu’à la cour de récréation.

Dans un coin de la cour, le professeur et ses élèves se sont relayés pour creuser un trou afin d’enterrer leurs "Je ne peux pas". Le professeur a placé la boîte à souliers au centre du trou et a demandé à ses élèves de joindre les mains et d’incliner la tête. Puis, elle a prononcé cet éloge funèbre :

« Mes amis, nous sommes rassemblés ici aujourd’hui pour honorer la mémoire de "Je ne peux pas". Pendant qu’il était avec nous sur cette terre, il a touché la vie de chacun de nous. Vont lui survivre ses frères et ses sœurs : "Je peux, Je veux et Je vais le faire". Ils ne sont pas aussi connus que "Je ne peux pas" et ne sont sûrement pas aussi forts que lui. Mais, peut-être un jour, avec notre aide, ils pourront laisser une marque encore plus profonde dans notre monde. Que "Je ne peux pas" repose en paix et que chacun de nous prenne sa vie en main et continue d’avancer en son absence. Amen. »

Une fois la cérémonie d’enterrement terminée, tout le monde est retourné en classe pour partager un goûter funéraire : des biscuits, du popcorn et du jus.

Dans la même visée, demandez aux gens de quoi ils ont peur. Ils vous feront tous les mêmes réponses. Ils ont peur d’être malades. Peur de perdre leurs biens ou leur emploi. Peur de vivre seuls. Peur de perdre leur réputation. Peur d’être attaqués sur la rue. Peur d’être séparés de ceux qu’ils aiment. Peur de mourir.

Demandez aux gens s’ils ont peur de ne pas assez aimer Dieu et leur prochain. Demandez-leur s’ils ont peur de ne pas suffisamment partager leurs biens. Demandez-leur s’ils ont peur de ne pas avoir assez pris au sérieux l’évangile, de ne pas avoir assez prié, de ne pas avoir assez parlé de Jésus-Christ. Les gens à qui vous poserez ces questions seront probablement tout ébahis.

Et pourtant, ce que Dieu souhaite pour nous, c’est que nous demeurions conscients que l’Esprit-Saint nous habite, nous protège et nous inspire toujours le bien à faire aux gens qui nous entourent au quotidien… pour ainsi ne jamais cesser de faire la joie de Dieu.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord