« Vous êtes le Corps du Christ » |
En fin de semaine, nous célébrons ce qu’on appelle la
fête du Saint-Sacrement ou la Fête-Dieu. Jadis, on vivait la grande
procession de la Fête-Dieu.
L’eucharistie nous est offerte pour retrouver nos forces
de dépassement en Dieu: l’eucharistie apaise des faims, mais elle en
crée de nouvelles : faim de servir, faim de découvrir et développer nos
talents, faim de créer des solidarités... Participer à l’eucharistie,
c’est prendre conscience que si Jésus est le chemin vers Dieu, c’est
d’abord parce qu’il est le chemin vers les humains.
Pourquoi le repas du Seigneur se vit-il avec le pain et
le vin : parce que ces deux éléments sont accessibles pour tous. Je me
souviens d’avoir reçu un pauvre en manque de nourriture. Je lui ai
ouvert mon garde-manger. Comme il ne prenait pas de pain, je lui en ai
offert. Il m’a répondu : « Vous savez, monsieur le curé, quand on n’a
pas d’argent, le plus facile à se procurer pour calmer l’estomac qui
crie famine, c’est du pain... »
Le vin chez-nous a des couleurs de fête, mais en Israël
où l’eau courante est une denrée rare, le plus facile et le moins
dispendieux à se procurer pour apaiser la soif est le vin de table qui
se vend l’équivalent de 2 $ la bouteille alors que l’eau en bouteille se
vend autour de 3 $ et le "Pepsi" peut coûter jusqu’à 5 $ la cannette.
Quand j’ai présidé ma première messe, j’avais peur de
manquer mon coup et que la consécration ne soit pas valide. Je me suis
consolé à l’idée que j’avais une trentaine de prêtres autour de moi et
finalement, j’ai compris que ce ne sont pas les prêtres qui font venir
le Christ au milieu du peuple rassemblé dans la foi, mais que c’est Dieu
lui-même qui se donne...
Il se donne généreusement pour nous combler au-delà de
nos mérites et de nos besoins...
Il se donne par pur élan de bonté. Notre défi en
célébrant l’eucharistie consiste à se nourrir de Dieu pour devenir une
nourriture de Dieu pour ceux qui nous entourent.
Gilles Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
|