Quand la vie se donne… le monde renaît « La tentation de Jésus au désert » (Mtt 4, 1-11)

Charles de Foucauld disait: « Jésus a tellement pris la dernière place que personne ne peut plus lui enlever ». Une des caractéristiques les plus fondamentales de l’être humain, c’est la tentation. Personne ici-bas ne peut vivre sans subir continuellement cet assaut de la tentation. Personne ne peut se dire à l’abri de cette difficulté de vivre qui consiste à être fragiles et faibles toujours prêts à suivre des élans vers la facilité, la domination et l’isolement.

Jésus est devenu l’un de nous. Il a pris chair, avec toutes les conséquences de la chair y compris la tentation. L’Évangile de ce jour nous le rappelle éloquemment. Jésus fut mené au désert où pendant quarante jours il fut tenté par le diable.

Celui-ci, avec toute l’habilité qu’on lui connaît, propose à Jésus toutes sortes de moyens pour échapper à sa condition humaine.

Il lui propose la facilité. Si tu es le Fils de Dieu, dis à ces pierres de devenir des pains. Il lui propose la domination. Si tu es le Fils de Dieu, je te donnerai tout ce pouvoir. Il lui propose le coup d’éclat individuel qui ne peut manquer de le faire remarquer. Si tu es le Fils de Dieu jette-toi en bas.

Or Jésus est le Fils de Dieu. Il a la mission de faire reconnaître au monde cette intrusion de Dieu dans la vie des hommes. La tentation est subtile et le tentateur est des plus habiles. Mais Jésus a pris la condition des hommes et il se doit de l’assumer totalement. Il répond donc à ces invitations avec toute sa dignité d’être humain et avec toute sa fragilité qui lui permet de se remettre entre les mains de Son Père.

L’être humain nous dit Jésus à travers ce combat avec le diable, est faible de sa propre faiblesse, mais il est fort de la force même de Dieu. Dieu est son Père et il ne peut l’abandonner, car un père qui aime son enfant ne peut l’abandonner à lui-même. Celui-ci peut et doit toujours compter sur la présence de son Père dans toutes les circonstances de sa vie.

Voilà ce que Jésus nous dit dans sa rencontre avec le tentateur. Et il est important que nous le retenions. La tentation n’est pas un péché car Jésus n’y aurait pas été soumis. Elle est une occasion de reconnaître notre situation et de recourir à la force de Dieu qui nous est garantie par cette expérience de Jésus au désert.

Jésus répond au tentateur en utilisant la Parole même de Dieu. Par trois fois la réponse a la même origine. Il est écrit: L’homme ne vit pas seulement de pains. C’est Dieu seul que tu adoreras. Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.

Jésus nous rappelle que la seule façon de vaincre le mal en nous, c’est en donnant toute sa place à l’Esprit du Seigneur vivant et agissant dans notre vie de tous les jours.

La plus grande tentation de l’être humain aujourd’hui c’est de s’imaginer qu’il est abandonné à lui-même. S’imaginer qu’il est laissé seul. S’imaginer qu’il peut tout faire ou qu’il doit tout faire seul. La Parole de Dieu nous a été donné pour nous en servir. Mais la première condition pour l’utiliser sagement, c’est de la connaître et ainsi de la rendre agissante dans notre vie.

Agir à la manière de Jésus, voilà ce qui nous est proposé et voilà notre idéal de chrétien et de fils et filles de Dieu.

Unité pastorale Montréal-Nord