« Vous êtes Sel et Lumière »
(Mathieu 5, 13-16) |
Jésus compare la mission
du chrétien au sel et à la lumière. Il ne dit pas « devenez », mais bien
: « Vous êtes ». Que fait-on avec du sel? Pour avoir souvent posé la
question, je retiens que le sel :
1. Rehausse le goût des
aliments: notre mission de chrétien consiste à donner de la saveur et de
l’idéal à la vie.
2. Empêche les aliments
de se corrompre: comme chrétien, éviter le mal et aider les gens à
sortir de ces sentiers de mort.
3. Purifie les plaies et
cicatrise les blessures : si on est blessé, ne pas nous replier sur
nous-mêmes et surtout permettre aux gens blessés de retrouver leur
dynamisme intérieur.
4. Fais fondre la glace
et empêche de glisser : éviter de nous corrompre par les chemins de la
facilité. Être témoin pour les gens en quête de sens.
5. Évite de se
déshydrater : nous nourrir de Dieu par la prière, les sacrements et la
solidarité communautaire afin de devenir une nourriture de Dieu pour les
chercheurs de Dieu autour de nous.
Il y a différentes
sortes de sel : le sel fin de cuisine, le calcium, le sel à vache...
comme il y a différentes personnalités au service de l’Évangile.
Et la lumière? Elle
éclaire, réchauffe et guide dans la nuit. Voilà une autre réalité
essentielle de notre mission de chrétiens: éclairer, réchauffer les
cœurs, guider vers l’essentiel. Encore ici, il faut noter qu’il existe
différentes sortes de lumière : il y a les lumières indispensables du
quotidien comme les lumières de nos maisons ou encore les phares de nos
autos. Il y a les lumières nécessaires pour notre bien-être comme le
cadran lumineux qui nous sécurise la nuit pour prolonger le sommeil,
comme les lumières des décorations de Noël puis il y a les lumières
aveuglantes qui n’apportent rien aux autres comme l’auto rencontrée sur
la route où le conducteur ne baisse pas son éclairage à notre passage en
sens inverse.
Comme chrétien, nous
sommes invités à devenir des lumières indispensables et nécessaires.
Jamais d’éclairage aveuglant de celui qui en met plein la vue des
autres, mais qui ne cherche que son intérêt personnel : ça éblouit
parfois, mais ça laisse le cœur amer. Quelqu’un me disait un jour : « Je
veux bien apporter ma collaboration, mais je ne suis pas un cent
watts ». À cela je réponds : « Mieux vaut un 60 watts allumé qu’un 100
watt qui n’éclaire pas ».
Le défi du chrétien :
restez branché sur le Christ. Ça me rappelle le jour où ma lampe de
bureau n’éclairait plus. J’ai changé le globe : elle n’éclairait pas
plus. Alors j’ai décidé de la débrancher pour voir ce qui se passait...
et j’ai découvert que quelqu’un l’avait déjà débranché. Je l’ai
reconnecté et elle fonctionnait très bien. Alors : rester branché sur le
Christ pour rayonner sa présence et éclairer en son nom. Un dernier
détail important : le sel qui est utilisé et la lumière qui éclaire sont
deux éléments qui ne s’apportent rien à eux- mêmes. Ils sont là pour le
service des autres. C’est ainsi que servir le Christ, c’est s’oublier
pour le bonheur des autres. Ce sont toutes nos petites flammes
additionnées les unes aux autres qui produiront le feu de l’Amour dont
notre monde a besoin, et n’oublie jamais que si tu ne brûles pas
d’Amour, il y a quelqu’un autour de toi qui se meurt de froid.
Gilles Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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