Quand la vie se donne...
l'espérance veille. |
DU RÊVE À LA FOI
« Dieu promet un
Sauveur »
(Isaïe
7, 10-16
« Paul annonce le
salut en Jésus-Christ »
(Romains 1, 1-7
« L’Esprit fait
jaillir la joyeuse annonce de la venue du Sauveur »
(Matt 1, 18-24)
Noël.
Déjà! Eh oui!
Mais je ne
suis pas du tout prêt. Il me faudrait encore au moins une bonne semaine
pour me préparer. Mes tourtières, mes tartes, mes gâteaux, mes biscuits,
ma bûche de Noël. Et il me reste encore des cadeaux à acheter. Je n’y
arriverai pas. Ça n’a pas de sens. Chaque année c’est la même chose.
Pourquoi faut-il donc recommencer tout le temps ces expériences
exténuantes?
Si
tout cet énervement a comme cause, mon désir de faire plaisir à celui-ci
ou à celle-là, c’est déjà quelque chose d’appréciable. Je ne me serai
pas énervé pour rien. Car à Noël il faut faire des choses spéciales. Si
parce que c’est Noël j’arrive à oublier mon conflit avec lui ou elle. Si
on finit par se rencontrer, ne serait-ce que le temps d’échanger des
vœux ou même un cadeau, ce sera déjà quelque chose. Noël aura produit
son effet. Et je pense que c’est tout ce que le Seigneur attend de moi.
Si à Noël
j’arrive à oublier mes rancœurs et si je réussis à sourire à ce voisin
exécrable. Si j’envoie une carte à tel ami oublié depuis un certain
temps. Si je manifeste ma reconnaissance à mes parents à qui je donne
l’impression d’avoir tout à recevoir et rien à donner. Si nous faisons
un effort surhumain pour accueillir l’ami de notre fille ou l’amie de
notre fils qui ne nous revient pas tellement.
Si Noël
réussit à nous faire réaliser des miracles, c’est que Noël c’est Dieu
qui agit à travers nous. Noël c’est Dieu qui est intervenu sur notre
planète pour nous indiquer la voie à suivre pour être plus heureux. Je
sais bien que tout ça n’est pas facile. Mais ce ne fut pas facile non
plus pour lui de prendre la décision de venir chez les hommes sachant
très bien comment il allait être accueilli.
Il n’était
pas encore né qu’il provoquait déjà des gestes de générosité.
« En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers
une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élizabeth. »
Jésus
n’était pas encore né que déjà il proposait à sa mère cette visite à sa
cousine qui attendait un enfant dans sa vieillesse. Marie n’a pas hésité
longtemps. Marie n’est pas du genre à hésiter. Dès qu’on lui dit que sa
cousine a besoin d’elle, elle part en courant, même si elle aussi elle
est enceinte et attend son enfant. Et les deux enfants seront heureux
parce que les deux mamans connaîtront des joies réciproques.
Si Noël me
pousse à faire des choses que je ne ferais pas, s’il n’y avait pas Noël,
Noël aura déjà réussi à faire du merveilleux là où il n’y avait que de
l’ordinaire. Si Noël me fait faire des choses que je ne ferais jamais
autrement, Noël a déjà fait son effet et il ne me reste qu’à m’en
réjouir.
Il ne me
reste qu’à comprendre que tout ça est désiré et voulu par Dieu. S’il a
envoyé son Fils dans le monde il y a deux mille ans, ce sera toujours
pour que nous comprenions la joie du don autrement plus gratifiante et
satisfaisante que le plaisir d’accumuler pour soi des richesses
périssables. Quand donc aurai-je fini de me poser des questions et quand
commencerai-je à aimer tout simplement comme Marie sans hésiter et sans
tergiverser. Elle partit rapidement car elle savait qu’on avait besoin
d’elle, c’est tout.
Jean
Jacques Mireault, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
|