Pour qu’il y ait un Roi,
il faut un Royaume.
Il reste
très peu de royaumes dans notre monde. Et les quelques rois ou reines
qui ont résisté à la montée de la démocratie, sont souvent beaucoup plus
des rois sans pouvoirs. Ils ou elles sont devenus des ambassadeurs de
leur pays, vénérés par leur peuple à cause de leur valeur historique et
patrimoniale. Ces royaumes sont fiers de leur roi ou de leur reine mais
ceux-ci sont sans pouvoirs réels.
Autrefois un
roi était un personnage important à qui on vouait une admiration
certaine. Ces rois avaient des sujets et ces sujets vénéraient leur roi,
et le roi aimait ses sujets. On allait jusqu’à dire que le meilleur
système de gouvernement pour le peuple c’était la royauté en autant
qu’on avait un bon roi qui aimait ses sujets. Le roi Louis IX est devenu
saint Louis parce qu’il aimait ses sujets et vivait et gouvernait pour
le bien de tous mais on sait qu’il n’en fut pas toujours ainsi.
Alors quand
on pose la question à Jésus: « Es-tu le Roi? » Jésus répond. « Mon
Royaume n’est pas de ce monde ».Il ne dit pas qu’il n’est pas roi, il
dit que son royaume n’est pas à l’image des royaumes terrestres. Car le
règne de Dieu n’est pas comme celui des hommes, à l’image des royautés
de la terre, il est un royaume ou l’amour prédomine. Il n’y a plus de
dominés et de dominants, il y a des enfants aimés de leur Père.
Des enfants créés à
l’image de leur Père et tous également aimés de Lui. Chacun et
chacune étant en possession d’un royaume au-dedans de lui ou d’elle. Le
règne de Dieu est au dedans de vous. Dieu ne règne pas sur un territoire
déterminé. Il ne règne pas sur un groupe de personnes déterminées. Il
étend son règne à tout l’univers, à toutes les personnes.
Chaque
individu doit prendre conscience un jour qu’il est habité par l’Esprit
Saint, par l’Esprit de Dieu qui fait de chacun et chacune un roi, roi au
service de ses sujets. Quand Jésus affirme à Pilate qu’il est roi, il
est à quelques minutes de sa condamnation à mort. Il était toujours prêt
à accueillir, à consoler, à servir tous les autres. Maintenant il se
prépare à donner le plus grand témoignage de l’amour, le don de sa vie
par amour car l’avait-il dit lui-même: « Il n’y a pas de plus grand
amour que de donner sa vie pour ses amis. »
C’est ainsi
qu’il fut roi. C’est ainsi qu’il a vécu sa royauté. Un roi au service de
ses sujets jusqu’au bout de sa vie, jusqu’à son dernier souffle. Ainsi
moi aussi je dois vivre ma royauté, moi dont le baptême a fait de moi un
roi, pas moins. Au cours de l’onction qui suit le baptême, on exprime en
ces termes la vocation à la sainteté: « Désormais tu fais partie du
peuple de Dieu, tu es membre du corps du Christ et tu participes à sa
dignité de prêtre, de prophète et de roi. »
Jean Jacques Mireault,
prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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