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Réflexion de la semaine

 

« L’œuvre de Dieu »
[Luc 9, 51-62]

La question que je retiens suite à la lecture de l’évangile d’aujourd’hui est : « Que devons-nous faire pour travailler à l’œuvre de Dieu? »

D’abord, le chercher, le désirer, vouloir lui laisser un espace réel dans notre quotidien. Puis Jésus ajoute : « Le fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête » … C’est-à-dire, avoir une foi inébranlable en Dieu même si parfois on marche dans l’inconnu. Se laisser remettre en question en sachant que Dieu ne planifie pas toujours nos chemins vers le véritable bonheur comme on l’aurait nous-mêmes imaginé.

« Laisse les morts enterrer leurs morts » : il y a ici une invitation à regarder en avant. Faire œuvre de Dieu ne consiste pas qu’à répéter les expériences heureuses du passé. D’ailleurs notre mémoire enjolive souvent le passé en l’idéalisant. Il faut faire preuve d’imagination et de créativité pour adapter l’évangile à la culture contemporaine. Il faut aussi beaucoup écouter ce que vivent les gens autour de nous si on veut demeurer un témoin signifiant pour eux d’un Dieu toujours à l’œuvre dans les réalités d’aujourd’hui… ce qui fait de nous des semeurs d’espérance… particulièrement auprès de ceux qui en arrachent avec leur bonheur.

Puis Jésus ajoute : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu ». Travailler à l’œuvre de Dieu n’est pas qu’une question de sensations émotionnelles. Ça prend plus que du temps partiel. Ne pas se laisser prendre au piège des « Qu’est-ce qui vont dire? ». La charité exige du don de soi chaque minute. Par contre, il faut ici éviter le piège qui fait croire que travailler pour Dieu rend triste, inquiet et solitaire. Travailler pour Dieu est plutôt le contraire : qui fait œuvre d’Église vit en solidarité avec d’autres chrétiens. Le véritable travail pour Dieu se vit dans la simplicité et le respect de chaque personne. Aimer, respecter les autres, se sentir aimé et respecté ne peut que créer cette joie profonde qui devient rayonnante et sécurisante tout en donnant à d’autres le désir profond de venir puiser à la même source du bonheur qui nous anime au quotidien.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord