« PAIN ROMPU POUR UN MONDE NOUVEAU... » |
Les personnes de ma
génération ont été marquées par ces solennelles « processions de la
Fête-Dieu ». C'était le grand déploiement annuel pour affirmer notre foi
dans l'eucharistie. Les temps ont quelque peu changé depuis ces années
où l'on poursuivait une vieille tradition de plusieurs siècles. Que
célèbre-t-on au juste ? Du pain emmagasiné ou du pain à partager ?
Au-delà de la réalité matérielle du pain, il y a l'action de Jésus.
C'est un pain « rompu »
qui évoque les souffrances du Christ. Ce pain rompu, déchiqueté demeure
une excellente image de ce corps du Christ livré en pâture. Mais on
rompt le pain non pour le conserver mais pour le partager. Et c'est dans
ce sens que le Christ demeure toujours rompu pour être partagé et
nourrir les faims des hommes et des femmes en quête d'une nourriture qui
donne de la vie et qui fait croître en nous notre besoin d'aimer et
d'être aimé.
Le sang livré dans une
mort violente annonçait la coupe de la passion qu'il acceptait de boire.
« Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima
jusqu'au bout ». Nous sommes donc ici devant des gestes de Jésus qui
engage Dieu envers nous puisqu'il se donne totalement à nous. Mais ce
sont aussi des gestes qui nous engagent : il faut nous laisser
transformer par cet amour et surtout faire de l'amour notre manière
d'être fondamentale. N'oublions pas que dans sa mort, le Christ s'est
fait serviteur de tous et il a pris la dernière place. Demandons à
l'Esprit de nous transformer et ainsi de faire de nos eucharisties un
chemin pour mieux aimer les autres parce que nous aurons communié à ce
Grand Amour.
Maurice Comeau
Unité pastorale Montréal-Nord |
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