« Noël au dimension du monde » |
Le mystère de Noël est trop
grand pour qu’un seul jour de fête puisse en épuiser toute la richesse.
On pourrait dire que le jour même de Noël, la naissance de l’Emmanuel
(Dieu avec nous), est une fête intime où n’apparaissent que quelques
bergers et quelques anges. L’Épiphanie, c’est tout à l’opposé : il
s’agit de la manifestation à tous les peuples de la terre de cette venue
de Dieu.
Beaucoup d’exégètes ont
remis en question l’authenticité du récit des Mages : Matthieu est le
seul à rapporter cet évènement. De plus si nous relisons le texte, nous
découvrons que l’auteur ne précise pas le nombre de mages, ni si ces
hommes sont des rois, des grands sages ou des savants. Chez les premiers
chrétiens, on a même mentionné que les Mages étaient douze pour
représenter les douze tribus d’Israël ou les futurs douze apôtres du
Christ. Au IXe siècle, on détermine qu’ils étaient trois pour établir un
lien avec les trois personnes en Dieu.
Quelle est l’histoire des
Mages?
Des gens qui se mettent en
route pour rencontrer Dieu. Ils se déplacent, cherchent et trouvent.
Pendant ce temps, les scribes (les spécialistes des Écritures Saintes)
espèrent le Sauveur et prétendent en connaître les signes de sa venue.
Ils fouillent les Écritures, mais ne se dérangent pas. Ils n’ont pas
l’audace de ceux qui attendent pour vrai. Ils sont des espérants sans
espérance. Il nous arrive à nous aussi de chercher, d’être dans le noir,
de ne plus savoir quelle décision prendre, de ne pas comprendre…
Que devons-nous faire dans
ces moments-là? Comme les mages, nous arrêter pour réfléchir, demander
de l’aide aux autres. On a besoin de l’expérience des autres. Il est
devenu essentiel de chercher, de consulter, de nous informer, de prier
et surtout de cultiver notre désir de Dieu. Et c’est là qu’on découvre
que notre foi est une longue marche vers le Christ vivant, qu’on n’a
jamais fini de découvrir Dieu, mais que le rencontrer provoque en nous
une joie qui fait que le reste du parcours n’est plus pareil : on fait
le passage de la morosité à l’espérance. Notre regard sur les autres se
transforme : au lieu de les accuser, on apprend à les excuser. On
découvre le doux visage de la bonté et du respect mutuel qui nous garde
dans la bonne humeur. On devient solidaire avec tous les chercheurs
authentiques de Dieu de notre temps. Alors, prions pour que l’étoile de
l’Évangile ne cesse jamais de nous guider sur les chemins d’un amour
vécu dans les
petits gestes du quotidien
qui font la grandeur d’une vie donnée pour le bonheur des autres.
Gilles Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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