« Le commandement de l’Amour » |
Un docteur
de la loi, c’est-à-dire un spécialiste qui connaît toutes les lois par
cœur, demande à Jésus quel est le commandement le plus important. Voilà
une belle source de chicane, car à l’époque de Jésus, il existe 613
prescriptions de lois à observer rigoureusement pour aller au ciel. Il y
a 248 réalités que nous sommes obligés de respecter et 365
interdictions.
Jésus
n’embarque pas dans ce débat stérile. Il cite plutôt l’esprit qui
devrait être à la source de notre agir inspiré par Dieu : l’amour de
Dieu, l’amour du prochain et l’amour de soi-même. Le scribe est resté
bouche bée tellement ce raisonnement lui semble inspiré et inspirant.
Mais
je me pose une question : Quand on dit : « J’aime », qu’est-ce qu’on dit
exactement? En l’espace de quelques minutes, on dit : « j’aime telle
émission de télévision, j’aime le gâteau au chocolat, j’aime telle
personne ». Est-ce que j’aime telle personne sans m’investir comme quand
j’écoute la télévision ou encore pour la consommer comme le gâteau au
chocolat? L’amour dont le Christ nous parle est un engagement. Ne dit-il
pas : « on vous a enseigné œil pour œil, dent pour dent, et moi je vous
dis : fais plus que ce qui t’est demandé : on te demande un pas, fais-en
cent; on te demande ton manteau, donne aussi ta chemise… » La règle d’or
de l’amour jailli du cœur du Christ consiste à faire pour les autres ce
que nous voudrions que les autres fassent pour nous. Il nous invite à un
amour inconditionnel pour chaque personne. Il ajoute encore : « Aimez
même vos ennemis ». Tout ceci n’est pas possible si on ne puisse pas
dans le cœur de Dieu (ce qui vient par la prière). Aimer en ne
désespérant jamais de l’autre ou en refusant de le réduire à ce que je
connais déjà sur lui. Avoir la force des recommencements. Ce genre
d’amour exige de la confiance et la capacité de beaucoup pardonner.
Reconnaissons qu’aimer et être aimé, c’est un avant-goût du ciel… et
qu’aimer vraiment, c’est se laisser dire par Dieu : « tu n’es pas loin
du Royaume de Dieu ».
Ne
craignons pas d’aimer, d’agir par amour et de nous laisser aimer : c’est
ainsi que nous apposons la signature de Dieu dans tout ce que nous
vivons comme personne et comme communauté chrétienne. C’est ainsi que
nous donnons le goût de devenir meilleur à tous les chercheurs de Dieu
qui nous entourent au quotidien.
Gilles
Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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