« Écouter vraiment les autres » |
Chemin
faisant vers Capharnaüm, Jésus révèle à ses apôtres le sens profond et
réel de sa mission. Mais ceux-ci n’écoutent pas, car ils sont préoccupés
par leur quête de pouvoir et leurs performances personnelles dans le
futur royaume de Jésus où tous souhaitent occuper le poste de premier
ministre. Jésus est isolé face à son réel projet de salut. Il nous
arrive à nous aussi de ne pas comprendre les autres ou de ne les écouter
qu’à la lumière de nos préoccupations.
Pourquoi
on ne comprend pas les autres?
- Parce
qu’ils sont différents de nous et que ça nous insécurise.
- Parce
qu’on se sous-estime nous-mêmes et qu’on a besoin de se sentir
valoriser, alors on abaisse les autres ou on les accuse de nos faiblesses.
- Parce
qu’on se met dans un esprit de rivalité avec les autres au lieu de se
mettre en complicité sur un terrain de communion, là où pourtant nous
espère le Christ.
« De quoi
discutiez-vous? »
Voilà le
test de l’ivressomètre de notre vie intérieure : quelles sont nos
préoccupations réelles?
Qu’est-ce
qui nous trotte dans la tête?
Jésus
suggère l’image d’un enfant : un enfant, c’est simple, spontané,
généreux. Un enfant, ça n’a pas d’arrière-pensée ni de rancune. Il se
chicane et deux minutes après, tout est oublié et il recommence à jouer
avec l’autre.
Permettez-moi une autre image :
Dans les
débuts de la diligence tirée par des chevaux, il y avait trois classes
de voyageurs et conséquemment trois prix différents. Curieusement tout
le monde était assis dans le même compartiment. Mais lorsqu’il y avait
une montée assez raide, les gens qui avaient un billet de première
classe restaient assis dans la diligence, ceux de deuxième classe
devaient obligatoirement sortir et monter la colline à pieds. Ceux de la
troisième classe devaient pousser la diligence pour aider les chevaux.
Ceci illustre bien la parole de Jésus. Dans le royaume de Dieu, « celui
qui veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous, et le serviteur
de tous ». Les disciples de Jésus doivent toujours prendre un billet de
troisième classe, s’ils veulent être en première classe dans le Royaume
de Dieu.
Cela
parait exigeant, difficile à vivre. Mais pensons-y bien! Quels sont les
gens que nous admirons le plus? Ceux qui restent assis dans la
diligence, ceux qui marchent à côté ou ceux qui mettent la main à la
roue pour gravir la colline? Jésus dit que dans son Royaume on admire
ceux qui se sentent concernés et s’attellent à la tâche pour trouver une
solution.
Le Christ
aime ceux qui s’associent à son désir de rendre toutes personnes
heureuses pour notre accueil, notre écoute et notre respect. Donnons à
tous le goût de devenir meilleur en s’appliquant nous-mêmes à rendre le
monde meilleur autour de nous.
Gilles
Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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