L’évangile d’aujourd’hui
est un récit extraordinaire et même unique. C’est Jésus qui est
converti, par une femme et même une païenne en plus.
Une Cananéenne
Les
Cananéens faisaient partie des peuples à jamais exclus de la
conversion par
les Juifs. D’autres étrangers pouvaient y arriver mais pas les
Cananéens. Ils étaient trop différents et la haine entre les deux
peuples durait depuis longtemps.
Cela n’empêche la femme
de crier sa détresse à Jésus qui ne lui répond tout simplement pas.
Quand elle revient à la charge, la réponse de Jésus est étonnamment
blessante: le Messie doit nourrir de pain les enfants de Dieu,
c’est-à-dire les Juifs et non les chiens que sont les païens.
Voilà qui est rude. La
Cananéenne répond en disant qu’elle se contentera de miettes qui tombent
de la table. Devant une telle foi, Jésus n’a plus le choix, il exauce sa
prière. Sa fille est guérie.
Les étrangers
Il semble bien que Jésus
a d’abord exercé son ministère pour ses compatriotes d’Israël. Peu à
peu, il a été amené à ouvrir le salut aux autres, aux étrangers.
L’évangile d’aujourd’hui
en est l’illustration. Les premiers chrétiens qui étaient des Juifs
convertis étaient aussi peu ouverts aux conversions des païens. Mais ils
se sont «convertis» aussi.
L’apôtre Paul en
témoigne dans la deuxième lecture. La foi au Christ est devenue la seule
condition pour qu’ils puissent eux aussi s’asseoir à la table de
l’Église et partager le «pain des enfants».
La Parole de Dieu nous
rejoint aussi. Nous sommes toujours invités à nous convertir, à faire de
la place aux «étrangers» à notre table, à accueillir l’autre qui est
différent comme si c’était Jésus lui-même.
Yves Chamberland, ptre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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