* Je vous amène au cinéma:
Un
homme se promène à pied par un beau dimanche de printemps fier de
porter un bel habit neuf qui lui va très bien. Une auto passe -- il
y a de la vase (« slush ») L’auto ralentit: notre homme se sent
sécurisé : « il m’a vu… » Mais l’auto l’arrose et v’là notre homme
tout sali.
* J’arrête mon film:
Que se
passe-t-il dans la tête du monsieur? Il est choqué, il se dit que le
conducteur est un imbécile…
* Le film continu:
L’homme arrête, sort de l’auto et s’excuse en disant: « Je ne
voulais pas vous arroser, mais j’ai dû le faire pour ne pas frapper
un enfant. Le monsieur se retourne et reconnaît son fils. Alors la
rage cède place à la reconnaissance: « Merci monsieur… »
Que
pourrait-on retenir de ce film: plusieurs pistes de réflexion:
A. Tout ce qu’on vit provient de nos réactions intérieures: «
c’est dans la
tête qu’on est beau. »
Aucune
situation qu’on vit ne se règle en dehors de soi-même, tous les
évènements sont des occasions pour nous confronter à notre vécu
personnel.
Ainsi:
Dans mon film de départ: j’ai choisi une scène de printemps (en
étant conscient que je suis « hors saison ») parce que nous sommes
au printemps de la liturgie avec l’Avent: nous devons préparer nos
cœurs pour l’arrivée (le retour) du Christ avec Jean-Baptiste et
Marie, qui sont pour nous témoins d’espérance et de nouveauté.
Dieu
ne fait rien sans que nous apportions notre collaboration à la
réalisation de son projet. Par Isaïe et Jean-Baptiste, il nous
demande de préparer sa venue en aménageant un grand espace d’accueil
pour le recevoir. Pour cela, il faut : abaisser les collines de nos
égoïsmes et de nos suffisances, combler les ravins de
l’indifférence, aplanir la montagne de nos peurs…
B. L’homme s’est choqué:
1-
Parce
qu’il pense que le conducteur s’est foutu de lui.
2-
Parce
qu’il a investi le bonheur de sa journée dans son bel habit neuf (ce
qui personne n’attendait de lui…)
«
Jean-Baptiste » est comparable au conducteur de l’automobile qui est
obligé de m’éclabousser dans mon présent pour libérer mon avenir: il
nous arrose pour un plus grand bienfait que je n’avais pas vu…
(comme le père n’avait pas vu son fils)
* Par contre, il nous réveille:
«
Changez de vie », c’est-à-dire pour nous aujourd’hui:
· Changez
de vitesse: arrêter de courir partout et prenez le temps d’écouter
ce qui si vit autour de vous.
· Arrêtez
d’être plein de vous-même, nous sommes parfois tellement préoccupés
de nous-mêmes que nous n’avons plus de place pour les autres ni pour
Dieu.
Gilles Baril, prêtre