Dieu,
nous adresse aujourd’hui un faire-part: il nous invite à un banquet
de noces; il nous presse d’entrer dans sa famille. Quand on y pense
un peu, c’est à peine croyable. Nous avons un Dieu qui fait les
premiers pas vers nous, qui s’approche de nous; il n’est pas du tout
lointain; il s’intéresse à notre bonheur.
L’Évangile de ce jour comporte un second volet: « Qu’arrivera-t-il
aux invités qui refusent l’invitation qui leur est adressée? Même
Dieu ne peut rien faire face à un refus catégorique de notre part.
Il ne peut pas nous faire entrer de force dans son Royaume. Dieu
n’impose rien et ne s’impose pas. Il ne traite pas avec des
esclaves, mais avec des êtres libres.
Comment
se fait-il qu’il nous arrive ainsi de préférer nos petites affaires
à l’invitation de Dieu? Je sais bien que la plupart ne se rendent
pas compte de ce qu’ils font. Mais la question est de prime
importance et il faut la soulever. Dieu nous offre le maximum
d’amour, de joie, de bonheur, de vie. Pourquoi nous contentons-nous
du minimum des plaisirs d’un moment? Dieu nous propose une vraie
joie, durable, éternelle… Pourquoi nous satisfaisons-nous de
plaisirs passagers? Dieu nous invite à une vie pleine. Pourquoi nous
accommodons-nous de vivoter?
Qu’en
est-il du vêtement de noce? Je réponds par une anecdote: Une mère de
famille veut se débarrasser d’un vieux sofa. Elle dit à ses enfants
et à leurs camarades: « Faites, ce que vous voulez. Sautez dessus,
salissez-le, brisez-le. Peu importe, il est à vous ». Alors les
enfants s’en donnent à cœur joie et font tout; mais vraiment tout ce
qu’ils ont toujours voulu faire, mais n’ont jamais pu faire.
La
mère observe les enfants et elle se rend compte que la façon dont
l’aîné de neuf ans projette une fillette de quatre ans risque de mal
tourner. Il ignore sa force, elle ignore sa vulnérabilité. Ils ont
trop de plaisir pour comprendre le danger. « Simon ne fait pas cela.
– Mais tu m’as dit qu’on pouvait tout faire. – Tu peux tout faire au
sofa, mais tu n’as pas le droit de faire mal à Julie. »
Le
vêtement de noce est une façon d’être qui exprime notre respect pour
Dieu, lequel passe par notre façon de respecter chaque personne que
nous fréquentons. Se dire « de Dieu » et passer son temps à médire
ou à calomnier les autres est loin du témoignage de l’Évangile.
Gilles Baril,
prêtre