Ce texte d’évangile nous permet de
découvrir trois perles précieuses:
1- Un appel à un amour universel :
Il y a quelques années,
j’accompagnais des futurs confirmés dans une
retraite d’une journée chez les moines. En arrivant,
le père-abbé est venu nous saluer puis il a demandé
aux jeunes: « Pensez-vous que Dieu aime tout le
monde? » Tous ont répondu par l’affirmative, mais le
père-abbé a dit: « Non, Dieu n’aime pas tout le
monde… parce que quand on dit aimer tout le monde,
on affirme en même temps qu’on n’aime personne.
Facile d’aimer les gens en Afrique ou en Asie qu’on
ne voit jamais. Dieu n’aime pas tout le monde, il
aime chaque personne dans un cœur à cœur personnel.
»
2- Vivre d’une espérance contagieuse :
Le
plus grand moment pour un cancéreux n’est pas le
matin où on lui certifie qu’il est complètement
guéri. Non! C’est bien avant ça: c’est le jour au
cours des mois précédents où au plus profond de son
désespoir, le médecin lui fait miroiter la lueur
d’une mince chance d’espoir avec l’arrivée d’un
nouveau médicament.
Le plus grand moment pour un mineur
emmuré vivant n’est pas sa sortie miraculeuse de la
mine, sur une civière, entouré de l’équipe de
sauveteurs, des secours médicaux, des journalistes
et de la famille en pleurs. Non! Son plus grand
moment alors qu’il est rendu à la limite de ses
forces et qu’il a perdu tout espoir puis qu’apparaît
une faible lueur, à peine plus grosse qu’une
étincelle qu’il croit distinguer au bout du tunnel.
Petite lueur bénie entre toutes. L’emmuré n’est pas
certain, mais quels bonds prodigieux fait son cœur
agité par l’effet dynamisant de son fol espoir. Oui,
l’espoir fait vivre! L’espérance se communique et se
vit en communauté, par et avec la communauté
3- La force de la prière
communautaire :
L’image de la Cananéenne nous
enseigne que la foi est toujours recherche et
rarement solution. Elle est un long cheminement
souvent éprouvé par le silence de Dieu. Et si Dieu
se fait silence, c’est pour que les humains
deviennent Parole de Dieu les uns pour les autres.
Il est toujours réconfortant devant un événement qui
nous dépasse de faire appel aux gens en qui nous
avons confiance. Il est important également de
soutenir les gens autour de nous qui sont dans la
détresse. Le soutien mutuel alimente la
persévérance, la confiance et la force de l’abandon
entre les mains de Dieu. Il aide à comprendre que la
vision de Dieu sur les événements de nos vies est
plus riche que notre propre regard, car Dieu voit
l’invisible alors que notre regard est parfois
aveuglé par nos émotions et nos sentiments. L’heure
de Dieu n’est pas toujours la nôtre et elle arrive
toujours au moment opportun.
Gilles Baril,
prêtre