J'avais
rêvé d'un jour de Pâques ensoleillé, mais la nature capricieuse a
préféré cette année nous servir une température mortifère et froide.
Comme les
femmes, premières à se rendre de grand matin au tombeau du Christ, il
m'a fallu pénétrer à l'intérieur du lieu de la mort pour voir le
surgissement de la vie.
Vivre
Pâques, ce n'est pas nier la réalité de la mort, ce n'est pas la fuir,
c'est au contraire commencer par la regarder en face. Si nous osons
accomplir des gestes d'amour là où règne la mort, nous verrons son
visage hideux se transfigurer et nous expérimenterons la force de ces
mots:
«
L'Amour a vaincu la mort ».
En
ce jour de Vie divine, j'ai vu roder la mort humaine en me rendant au
chevet d'un vieil ami en attente de sa rencontre définitive avec son
Maître. Comment venir lui parler de la joie de Pâques ? C'est lui qui a
ouvert le dialogue en me disant: « Le Seigneur
est bon pour moi, car il choisit le temps le plus beau de l'année pour
venir me chercher: le temps de son retour à la vraie vie... »
Que dire
devant une telle foi ? Je suis demeuré silencieux, me contentant de
boire à la confiance et à l'abandon de ce vieil homme buriné par la vie.
Puis je suis reparti en me demandant comment moi je vivrais ce jour de
Résurrection...
Ce
soir-là, en cassant mon œuf de Pâques, j'y ai découvert un goût nouveau,
un goût capiteux d'espérance et de joie...
... à
la mémoire de mon ami Henri-Paul
Bernard
St-Onge /
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