« Tu verras la gloire de Dieu » |
Quand on mentionne ici
la mort de Lazare et son retour à la vie, il ne faut pas confondre avec
la Résurrection du Christ au matin de Pâques. Nous sommes toutefois à
une époque charnière de la vie de Jésus: c’est le jour du retour à la
vie de Lazare que les autorités juives décident que Jésus en fait trop
et qu’il est grand temps de le faire mourir lui aussi.
De plus, en interrogeant
Marthe, Jésus lui fait subir un test sur la compréhension de ses trois
années d’enseignement. Marthe par ses réponses, prend l’image de tous
les disciples du Christ. Alors, que devons-nous retenir de son
enseignement :
1 -
Vivre
le mystère de Dieu, c’est un acte du cœur : Jésus aime Marthe, Marie et
Lazare. Jésus pleure la mort de son ami Lazare. Il est réconfortant de
constater que l’Évangile ne vient pas nous amputer de notre affectivité.
2 -
Mourir
n’est pas un problème de souffrance physique, d’autant plus que
l’avancement des connaissances médicales et pharmaceutiques résout de
nos jours 95 % des souffrances physiques.
3 -
Mourir
est un problème de compassion humaine: tout le monde a besoin de se
sentir aimé, soutenu, accompagné. C’est ce que reproche Marthe à Jésus:
« Tu te dis notre ami, mais quand on a besoin de toi, tu n’es pas là
pour nous ».
4 -
Le
dilemme du « mourir dans la dignité » est un problème social:
accompagner en douceur un mourant n’est pas rentable. D’autant plus que
souvent l’accompagnateur se sent démuni, sans efficacité… car il est
confronté à ses propres limites.
Pour
comprendre cette page d’évangile, il faut identifier comment nous vivons
nos deuils du quotidien: la perte d’un être cher, la perte d’un animal
de compagnie, le changement d’emploi, un déménagement imposé, un
divorce, une difficulté de santé.
Profitons également de
notre célébration pour demander à Dieu de nous libérer de nos tombeaux
personnels: tombeaux des amitiés mal cultivés, tombeaux des rancunes,
des respects et des déceptions, tombeaux des injustices subies ou que
nous faisons subir aux autres.
Puisse notre foi être
une réponse d’abandon à la volonté de Dieu comme le proclame Marthe:
« Oui je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu ».
Puissions-nous entendre
le Christ nous dire: « Je te dis que si tu crois, tu verras la gloire de
Dieu ». Seigneur je crois, mais augmente ma foi.
Gilles Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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