Réflexion de la semaine

 

« Devenir des chrétiens contagieux »
 

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Il me semble que je vous entends penser: « Encore les tentations au désert… et le curé va encore nous parler du désert comme un temps de conversion où il faut résister aux tentations des richesses matérielles, du pouvoir sur les autres et de l’orgueil pour nous investir davantage dans les bonnes œuvres de charité, puis dans le jeûne, les sacrifices et la prière, comme si de nous retrouver à la messe de dimanche en dimanche n’était pas déjà méritoire …»

Et si notre carême cette année devenait une invitation à nous tenir debout en affichant nos couleurs chrétiennes au lieu de se laisser effacer dans la facilité du « Fais comme tout le monde ». Une invitation à devenir des chrétiens contagieux par notre façon de parler des autres, par notre absence de critiques et de plaintes, par notre spontanéité à soutenir les autres dans leurs défis, …

Trop souvent, on se berce d’illusions: on s’imagine qu’à s’appliquer à être bon, que ça va donner le goût aux autres de devenir meilleurs. On s’imagine que les gens autour de nous vont venir nous demander ce qui nous incite à être bons et que leur curiosité va nous donner l’occasion de témoigner notre foi. Alors, soyons honnêtes: cela n’arrive jamais. Mener une vie chrétienne exemplaire ne suffit pas. Il faut absolument prendre la parole et ne pas manquer une occasion de dire aux gens ce qui nous habite de l’intérieur.

Peut-être que nos paroles seront exprimées de façon maladroite et qu’elles ne trouveront pas l’écho qu’on aurait souhaité. Là n’est pas l’essentiel, car ces paroles même dites toutes croches sont des semences divines dans le cœur de ceux qui les auront entendues si elles ont été dites avec authenticité sans juger les autres et dans un profond respect rempli de bonté et de générosité.

Voilà un beau programme de carême pour arriver ensemble au pays de la Résurrection. À cela j’ajoute que la première conversion à faire nous concerne personnellement. Prenons le temps de nous répéter que tout ce qu’on fait pour Dieu (prières, aumônes, jeûne, sacrifices, témoignages), on ne le fait pas pour se faire aimer davantage par Dieu, mais on le fait parce qu’on prend conscience que Dieu nous aime déjà avant même que nous ayons fait quoi que ce soit. Que notre carême soit vécu comme un geste de reconnaissance des bienfaits de Dieu et non pour obtenir ses grâces ou des mérites.

Bon carême. Bonne route vers le pays de Pâques.

Gilles Baril, prêtre

Unité pastorale Montréal-Nord