« Être en tenue de service » |
Il était une fois un
curé de village que tous considéraient comme un saint: lorsque les gens
étaient en difficulté, ils recouraient à lui. Alors, il se retirait en
un endroit particulier de la forêt, où il récitait une prière spéciale.
Dieu exauçait toujours sa prière et le village était secouru.
Après sa mort, lorsque
les gens étaient en difficulté, ils recouraient à son successeur, qui
connaissait la prière spéciale, mais non l’endroit de la forêt. Il
priait donc ainsi: « Que vous importent les endroits, Seigneur? Chaque
endroit n’est-il pas sanctifié par votre présence? » Dieu exauçait sa
prière et le village était secouru.
Mais
ce prêtre aussi vint à mourir et lorsque les gens étaient en
difficultés, ils recouraient à son successeur, qui ne connaissait ni la
prière spéciale ni l’endroit particulier dans la forêt. Il priait donc
ainsi: « Ce n’est pas la formule qui vous importe, Seigneur, mais le cri
du cœur en détresse. Alors exaucez ma prière et venez à notre secours. »
Et encore une fois Dieu exauçait sa prière et le village était secouru.
Après la mort de ce
dernier, lorsque les gens étaient en difficulté, ils recouraient à son
successeur. Mais ce prêtre était plus familier avec l’argent qu’avec la
prière. Alors, il disait à Dieu: « Quelle sorte de Dieu êtes-vous donc?
Vous êtes parfaitement capable de résoudre ces problèmes! » Puis, il
retournait tout de suite à toute espèce d’affaire qu’il était en train
de traiter. Et, une fois de plus, Dieu écoutait sa prière et le village
était secouru.
Ceci témoigne que Dieu
ne nous exauce pas en raison de nos performances spirituelles, mais en
raison de son amour pour chacun de nous. Si « augmenter notre foi »
consiste simplement à saisir l’amour personnel du Christ pour chacun de
nous, il y a là une belle victoire spirituelle en nous.
La communauté n’est pas
sainte en fonction de son curé, mais en regard de la solidarité qui se
vit entre les engagés et les gens en quête de bonheur. Une communauté
qui voit les besoins de chacun de ses membres et qui fait tout ce
qu’elle peut pour combler ces besoins demeure le plus beau lieu de
sainteté pour chacun de ses membres et pour son curé.
Bravo à ces simples
serviteurs que sont ces pères et ces mères de famille qui se donnent
pour leurs familles du lever au coucher du soleil jusqu’à tard dans la
nuit sans rien attendre en retour. Bravo à ces simples serviteurs que
sont ces amis, ces frères et sœurs qui se rendent divers services au
quotidien dans l’esprit du partage fraternel. Bravo à ces simples
serviteurs que sont tous nos engagés de la communauté qui se dévouent en
pastorale, en politique ou dans les œuvres sociales, sportives ou
artistiques pour le mieux-être des autres.
Oui Seigneur, augmente
en nous la foi : non pour augmenter notre pouvoir, mais pour rayonner
davantage ta présence. Aide-nous à demeurer conscients que le grand
pouvoir de l’Église, c’est le service bénévole et que la grande richesse
de l’Église, ce sont ces gens qui se donnent par amour pour répondre aux
appels de Dieu au service du monde.
Gilles Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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