« Aimez-vous les uns les
autres ». Voilà de façon spontanée de ce qu’on peut retenir du message
de Jésus. Et depuis ce jour, il s’est écrit un nombre incalculable de
livres, de chansons et de poèmes pour proclamer l’Amour sur tous les
tons. On pourrait croire que tout a été dit. Par contre l’essentiel
quand on regarde Jésus de plus près consiste à noter qu’il n’a pas que
parlé de l’Amour, mais qu’il a aimé. Malgré les foules qui
l’entouraient, Il a su nourrir des amitiés nourrissantes pour son cœur.
Ses amitiés lui donnaient de la passion. Oui Jésus est un passionné: il
est passionné du genre humain. Il sait s’arrêter à chaque personne qui
se trouve devant lui. Être passionné du genre humain, n’est-ce pas là la
seule vocation chrétienne. Nous ne possédons qu’un seul pouvoir sur les
autres: les aimer sans condition. Aimer quelqu’un, c’est lui révéler
qu’il est unique au monde. C’est lui aider à laisser jaillir toutes les
sources déposées dans son cœur. C’est lui enseigner l’audace des
dépassements et la force des recommencements.
Pour
aimer à la manière de Jésus, il faut nous libérer de nos désirs
égoïstes, nous donner des idéaux élevés et ne jamais se réduire à du
conventionnel. Un fruit important de l’Amour est la joie: cette joie
profonde qui naît du sentiment que nous sommes importants aux yeux de
quelqu’un. C’est notre joie de vivre qui donne le goût à ceux et celles
qui nous entourent de venir puiser à la source qui nous alimente.
Permettez-moi
d’illustrer ce que je vous écris:
Un moine avait, au cours
d’un voyage, trouvé une pierre précieuse et l’avait gardé dans son sac.
Un jour il rencontra un voyageur avec qui il voulut partager son maigre
repas. Quand le moine ouvrit son sac, le voyageur aperçut la pierre
précieuse et demanda au moine de la lui donner, ce qu’il fit avec
empressement.
Le voyageur repartit
ragaillardi et tout heureux de ce cadeau inespéré. Cette pierre lui
apporterait la richesse et la sécurité pour le reste de ses jours.
Cependant, quelques jours plus tard, il revint à la recherche du moine
pour lui remettre la pierre précieuse et lui demande: « Maintenant, s’il
vous plaît, donnez-moi ce qui est plus précieux encore que cette pierre,
donnez-moi ce qui vous a rendu capable de me la donner quand je vous
l’ai demandé. »
Voilà ce que c’est que
de vivre en ressuscité: comme ce moine, apprendre de la vie à donner, à
se donner pour rendre les autres heureux, car la vraie richesse n’est
pas dans le matériel, mais dans la générosité spontanée de notre cœur.
Gilles Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
|