« Nous sommes des êtres spirituels » |
Dans un groupe d’amis,
qui discutent entre eux, un athée se lève et commence à argumenter
contre Dieu et la stupidité de la foi: il s’efforce de démontrer qu’il
n’y a pas de monde spirituel, ni Dieu, ni Christ, ni d’au-delà et que
l’homme n’est que matière sans âme. Seule la matière existe,
répète-t-il: nous ne sommes que matière. Un ami (chrétien convaincu) se
lève; il saisit sa chaise, la lève et la jette à terre. Il reste
immobile un moment à la regarder. Après quoi, il gifle son ami athée. Ce
dernier se choque et le visage rouge d’indignation, il lui hurle des
obscénités, et finit par lui demander: « Pourquoi m’as-tu frappé? » Et
l’autre de répondre: tu viens de nous prouver que ta théorie est fausse.
Tu disais que nous ne sommes que matière. J’ai pris une chaise, je l’ai
jeté par terre elle n’a pas réagi: elle est matière, et la matière ne se
choque pas. Mais toi, tu as réagi: tu viens donc de nous prouver que tu
es un être spirituel…
Un être spirituel: c’est
un être créé pour aimer et être aimé, pour produire, pour comprendre; un
être intelligent, capable de penser, raisonner, construire… capable
d’espérer et de croire à l’impossible.
Dieu
nous a voulu « être spirituel », c’est pourquoi il prend un corps
d’homme pour nous sauver. Et comme Dieu dépasse notre entendement, il
prend l’initiative de venir personnellement nous recentrer sur lui par
la présence insoupçonnée du Ressuscité. Mais notre rencontre avec le
Christ ne se prévoit pas: il ne prend pas de rendez-vous. Il se
manifeste dans un événement, dans une épreuve ou dans chacun de nos
engagements au service du prochain. La personne passive qui ne s’engage
jamais ou qui attend tout des autres sans jamais se donner ne fera
probablement jamais l’expérience réelle de Dieu.
Vivre la présence de
Dieu, c’est vouloir libérer nos sources intérieures et non pas abaisser
Dieu à notre diapason: voilà le vécu des apôtres après la résurrection:
forte est leur tentation de retourner à leur Galilée de jadis en se
basant sur leurs sécurités du passé plutôt que de chercher Dieu dans le
présent.
Dieu ne se laisse pas
enfermer dans nos habitudes, nos lois, nos traditions ou nos
institutions. Il se retrouve au cœur de nos risques et de nos
dépassements. Il n’a jamais promis la facilité, mais il nous garantit sa
présence.
Dieu ne nous appelle pas
à nous épanouir mais, à nous dépasser, et lorsqu’on parvient à se
dépasser, on atteint les sommets de l’épanouissement qu’apporte le vrai
bonheur. Voilà le chemin de la Résurrection.
Gilles Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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