Risquer avec Dieu c'est ouvrir l'avenir |
J'ai toujours été
surpris par ce texte de la «femme adultère» parce que je comprends mal
qu'elle soit seule pour une telle aventure! Où est l'homme? Pourquoi la
condamner elle et lui...? Est-ce vraiment la rectitude que les
accusateurs cherchent ou la possibilité de prendre Jésus en défaut, ou
de le mettre en contradiction avec la loi de Moise? Ce passage de
l'évangile soulève beaucoup de questions.
Concentrons-nous sur la
personne de Jésus. Son attitude n'est pas de prendre parti pour l'une ou
l'autre des personnes en présence. Mais plutôt de renvoyer chacun à ses
responsabilités: la femme a les siennes mais les accusateurs ont
également les leurs. Dans cette sorte de prise de conscience, tous et
toutes deviennent plus humbles et réservés: «Qui n'a pas péché lui
jette la première pierre». Chaque fois que j'entends cette parole,
je suis moi-même gêné d'accuser les autres et même plus, je deviens
compatissant. En plus de ne pas accuser cette femme, Jésus ne lui
demande pas explicitement de ne plus pécher. C'est comme si sa seule
bonté, en restaurant sa dignité, la rendait déjà plus apte à ne plus
pécher parce que si, dans l'adultère elle a cherché un peu d'amour, elle
vient maintenant d'en recevoir bien lus et un amour qui la fait grandir.
Voilà une parole
rafraîchissante et qui ouvre l'avenir parce qu'elle nous renvoie sans
cesse à nos propres responsabilités nous considérant ainsi comme de
vraies personnes mais en même temps nous rappelant que notre péché n'est
pas le dernier mot de tout. Car l'amour de Dieu est offert sans
condition. Jésus sait que cet amour va changer notre cœur et nous ouvrir
sur un avenir meilleur.
Maurice Comeau,
prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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