« Aimez vos ennemis,
faites du bien à ceux qui vous haïssent… » Un coup passé le choc de
cette radicalité, il nous faut reconnaître qu’il s’agit d’un évangile
plus difficile à écouter qu’à mettre en pratique: que nous dit le
Christ? Deux choses:
1.
Il y avait quelque part,
un gars qui revenait à la maison chaque jour de paye après avoir dépensé
celle-ci avec ses chums à la taverne… ce qui désespérait sa femme qui se
défoulait sur le premier de ses enfants qui faisait un mauvais coup. Le
jeune se sentant victime d’une injustice se vengeait sur le chien, puis
le chien sautait sur le chat et le chat sautait sur la cage de l’oiseau,
qu’il finit par tuer et manger.
Pour
éviter ce cercle infernal de violence et d’injustice, le Christ propose
la tolérance et le pardon. Si nous-mêmes avons fait un mauvais pas, nous
espérons la compréhension des autres. Alors, pourquoi ne pas avoir la
même attitude pour les autres. Quelqu’un te fait un tort: tu te venges.
Vous êtes quitte. « Œil pour œil. Dent pour dent ». Quelqu’un te fait un
tort: tu pardonnes. L’autre en devient complètement désarmé… Comment se
venger d’un acte de bonté? En devenant bon à notre tour… ce qui évite le
meurtre sans préméditation d’un oiseau innocent.
2.
Jésus dit encore:
« Aimez vos ennemis. Souhaitez-leur du bien ». Mais vous êtes-vous déjà
dit: je n’ai pas d’ennemis. Permettez-moi d’approfondir cette réalité en
m’inspirant du fait suivant: un homme reconnu pour sa sagesse demande à
ses disciples de lui démontrer comment on peut distinguer le jour de la
nuit. « Facile, dit un premier disciple. Quand tu regardes un arbre
fruitier au loin et que tu peux dire s’il s’agit d’un pommier ou d’un
prunier, c’est qu’il fait assez clair pour conclure qu’on est le jour ».
« Belle réponse, dit le maitre, mais ce n’est pas ce que je pense être
le plus évident pour distinguer le jour et la nuit. » Un autre dit: « Il
s’agit de mettre côte à côte un fil blanc et un fil noir. Tant qu’on
voit mieux le fil blanc, c’est la nuit et quand le fil noir devient plus
visible, c’est qu’on est rendu le jour. » « Belle réponse, mais ce n’est
pas ce que je recherche ». Finalement, le maitre finit par dire: « Quand
tu vois au loin une personne qui vient vers toi, si ton cœur s’emplit de
joie, c’est parce que tu es dans le jour. Si en regardant arriver
quelqu’un, ton cœur s’exaspère, c’est que tu es dans la nuit. » Qui sont
nos ennemis? Simplement ces personnes qu’on aimerait mieux ne pas
rencontrer. La haine ne nourrit pas toujours en nous des désirs de
meurtre.
Gilles Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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