Réflexion de la semaine

 

« Une montée
vers Dieu »

Je connais deux façons de percevoir notre vie sur terre. Une première vision de la vie nous situe dans un éternel recommencement où il faut revenir sur terre pour nous purifier durant en général sept vies consécutives avant d’accéder à Dieu (la réincarnation).

Une deuxième vision de la vie, enseignée par le Christ nous situe dans une expérience d’alpinisme où la victoire est assurée à deux conditions: premièrement, toujours regarder vers le sommet et deuxièmement, faire preuve de solidarité avec ceux qui nous entourent. Voilà une première définition de l’Ascension: Jésus monte vers le Père, mais il ne nous abandonne pas à notre sort: il s’offre à nous comme une présence réelle dans une absence physique. Fini le temps des déclarations solennelles, il faut maintenant passer à l’action: « Allez dans le monde entier. » La foi est une contagion : elle nait du témoignage des autres, mais pour porter du fruit, elle se doit d’être personnalisée. « Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui croient: ils chasseront des esprits mauvais, ils parleront un langage nouveau »: Les esprits mauvais étaient cause de maladies causées par la peur des mauvais sorts: aujourd’hui il y a beaucoup de maladies traitées par les avancées médicales. Parler le langage nouveau de l’espérance et de la reconnaissance en chassant les tentations de la morosité, de l’idéalisation du passé, du défaitiste. Croire en l’avenir.

« Ils prendront des serpents dans leurs mains… »

Le serpent fuit le soleil et la lumière par crainte de dessécher, il se cache à l’ombre. Il y a ici un appel à la vérité de nos vies, à l’authenticité et à la sincérité: fuir le paraître et les raisons officielles même au risque de se tromper.

« Ils boiront un poison mortel »

Le poison est le venin de nos préjugés et des paroles malveillantes qui écrasent les initiatives des autres, le poison des « t’es pas capable » et des « qu’est-ce qui vont dire? »

« Ils poseront les mains sur les malades et ceux-ci seront guéris »

Guérison des blessures intérieures par une écoute compréhensive et respectueuse, guérison par des pardons donnés.

La foi en Jésus nous transforme en porteurs d’espérance, en artisan de paix et de charité. Le rayonnement de la foi se mesure à la joie qui accompagne notre agir, à notre ouverture spontanée à toutes personnes, à notre désir de rendre les autres heureux. Ne jamais nous résigner à être bons, vouloir toujours devenir meilleur. Se fier constamment au Dieu de l’impossible qui tire nos vies vers le haut plutôt que de nous laisser les niveler vers le bas.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord