Réflexion de la semaine

 

« Dieu appelle encore aujourd’hui »

Une très belle histoire de l’Ancien Testament est celle de Jonas dont nous n’avons qu’un aperçu dans la première lecture. Jonas pour en dire quelques mots est un jeune homme qui vit dans une petite bourgade près de la grande ville de Ninive. Il a tout ce qu’il faut pour ne pas avoir de crédibilité publique: il est jeune (donc sans expérience de la vie) et il vient de la campagne. Et pourtant, Dieu lui demande d’aller inviter les gens de Ninive à se convertir et à faire pénitence. Qui est-il pour remplir cette mission? On va simplement lui dire « d’aller se faire sécher le nombril ».

Jonas fuit sa mission: il s’embarque sur un bateau qui l’éloigne de la ville. Après quelques heures en haute mer, une tempête éclate. Le capitaine du navire rassemble tout le monde sur le quai puis il leur dit: « Ce genre de tempête manifeste qu’il y a quelqu’un parmi nous qui ne fait pas ce que Dieu attend de lui. Qu’il se dénonce lui-même pour qu’on le jette à la mer, sinon nous allons tous périr ».

Pendant ce temps, Jonas fait la sourde oreille. Le capitaine décide de tirer à la courte paille et c’est Jonas qui récolte la plus courte paille. Il avoue sa fuite et on le jette à la mer. Il est avalé par une baleine et il est libéré à la porte de la ville de Ninive.

Jonas comprend qu’il n’a pas le choix. Il parcourt la ville en une journée (au lieu des trois journées habituelles pour la traverser) puis les gens le prennent au sérieux et se convertissent.

Cet épisode de Jonas est instructif:

  • Dieu se sert de chacun de nos caractères. Être son témoin n’est pas que le lot des gens doux, aimables et prévenants pour les autres… ce qui importe demeure notre capacité de nous remettre en question.

  • L’abandon à Dieu devant nos échecs et nos doutes vaut toujours son pesant d’or. Dieu nous exauce toujours au-delà de nos espérances.

  • Fuir nos appels et nos responsabilités, c’est fuir nos capacités d’être heureux.

  • Commençons par rendre heureux ceux que nous souhaitons rendre bons.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus interpelle ses quatre premiers apôtres: il les invite à le suivre en les interpellant dans leur vécu ordinaire de chaque jour. Pas d’apparition céleste où de gestes éclatants. C’est ainsi que Dieu nous appelle à sa suite encore aujourd’hui: à partir de l’ordinaire de nos vies. Il est toutefois surprenant de lire la réponse des premiers apôtres: « Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent. »

Jean Bosco disait que le diable a deux pièges qu’il nous faut éviter pour être heureux:

  1. Croire que servir Dieu fait de nous des gens tristes.
     

  2. Croire que nous aurons tout le temps possible de nous engager plus tard aux œuvres de Dieu.

Alors, développons ces jours-ci la confiance en Dieu qui nous rappelle la joie que nous vivons à travailler à son service dès maintenant.

Jean Bosco disait aussi: « Pour être un saint, sois joyeux, disponible et humble ». Devenons ce genre de saint dont notre monde a besoin pour révéler à tous le vrai visage de Dieu.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord