Réflexion de la semaine

 

Noël avec Marie

Dans mon esprit, les deux premiers mystères joyeux du chapelet à savoir l’Annonciation et la Visitation, sont intimement reliés l’un à l’autre. On ne peut pas dire oui à l’œuvre de Dieu sans demeurer sensible aux besoins des gens autour de nous. C’est ce que nous témoigne Marie quand, après avoir dit oui à l’ange Gabriel, elle part tout de suite aider sa cousine Élisabeth.

Voilà ce que devraient être nos visites des prochains jours: une présence étonnante de Dieu qui réconforte les cœurs. Noël, c’est Dieu qui prend un corps d’homme dans la plus grande misère humaine. C’est un temps de générosité où les chrétiens que nous sommes s’appliquent à rendre les autres heureux: ce sont ces regards éteints qui recommencent à scintiller, ces mains fermées qui s’ouvrent à nouveau, ces cœurs blessés qui se cicatrisent, ces vies qui retrouvent un sens, et cela, en dépit des situations de souffrance qu’on ne peut pas changer: un deuil, une déchirure familiale, une maladie incurable, une perte d’emploi. À Noël, toutes les blessures deviennent des souffrances comme toutes les joies deviennent des extases.

La misère la plus cruelle à Noël est ce sentiment de solitude parce qu’on a l’impression qu’on n’est important pour personne. Mes plus beaux souvenirs de Noël remontent à l’époque de ma première cure où je vivais en terre éloignée du noyau familial. Comme je vivais seul dans un grand presbytère, je recevais les miens les 23-24 décembre et le matin de Noël, je me retrouvais seul, car mes frères allaient visiter leur belle famille, ce qui est tout à fait normal. Alors, pour occuper mon jour de Noël, je rendais visite aux gens de la paroisse que je savais seul chez eux. Beaucoup me voyaient arriver les larmes aux yeux en me disant que par ma présence, c’est Dieu lui-même qui venait les visiter : que de belles visitations. Sans l’avoir prémédité, je devenais Quelqu’un pour eux en semant les belles couleurs de l’Espérance.

Je vous souhaite cette même joie de Noël: joie d’aimer et de se savoir aimer, joie de semer du bonheur à ceux qui nous entourent, joie de permettre à une autre personne de découvrir que Noël n’est pas qu’une pauvre parenthèse dans la médiocrité d’une vie sans saveur. Comme dit une chanson: « puisse Noël être le fruit du plus beau: Je t’aime » et puisse-ce « Je t’aime » être celui qui jaillit de ton cœur. N’oublions pas qu’en faisant la joie des autres, on fait aussi la joie de Dieu.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord