Que votre
oui soit oui, que votre non soit non. Pas de oui, mais… car le, mais
l’emporte toujours sur le oui.
Deux ânes
marchaient côte à côte. Sur le premier, on avait déposé des éponges et
sur l’autre, des blocs de sel. Ensuite ils doivent traverser une rivière
en passant dans l’eau. Puis ils avancent plus le sel fond et plus les
éponges s’alourdissent par l’eau qui pénètrent en elles. Dire oui
souvent facilite la vie, car on vit l’aventure du sel qui fond. Dire non
ressemble à l’expérience des éponges: on dit non, car on écoute nos «
émotions » mais à force de se battre pour ne chercher que nos intérêts
et ce qui ne demande aucun effort, on finit par alourdir notre vie.
Des
oui d’ailleurs, nous en disons beaucoup à Dieu dans une journée. Dès le
réveil du matin, le fait de se lever est un oui à la vie. Quand on se
laisse déranger, on dit oui à l’œuvre de Dieu. Notre présence à l’église
est encore un oui à Dieu.
Parfois un
non devient une interpellation qui nous permet de réorienter notre vie.
Vincent de Paul raconte qu’il doit sa vocation au fait qu’il a reçu son
père alors qu’il était au Grand Séminaire comme si ce dernier n’était
que le laquais de la famille. À cette époque, le Grand Séminaire était
trop dispendieux pour les familles à revenus ordinaires. Après de départ
de son père, il a pris conscience que si celui-ci avait une apparence de
pauvre, c’est parce qu’il avait tout sacrifié pour payer la formation de
son fils. Et c’est cet événement qui a semé dans le cœur de Vincent le
désir de consacrer sa vie au service des pauvres…
Jésus dans
l’évangile n’hésite pas à choquer les gens pour les inciter à se
convertir. Sa façon de magnifier les prostituées et les publicains vise
la remise en question des gens purs. Il n’est pas un moraliste et encore
moins un perfectionniste. Il ne veut pas bâtir une Église de purs et il
est intraitable pour les hypocrites qui se permettent de juger les
autres. Il montre toujours une grande miséricorde pour ceux qui le
suivent même s’il leur arrive de tomber dans le péché. Ce qu’il attend
de ses disciples, c’est que nous l’aimions plus que tout et que nous
sachions comme une certitude que rien ne peut réduire l’amour qu’il nous
porte.
Que nous
propose Jésus? D’accepter chaque situation avec des moyens naturels et
de maintenir nos choix avec des moyens surnaturels (prière, lecture
biblique, soutien de la communauté, fréquentation des sacrements). Jésus
connaît nos limites humaines et il ne se laisse pas influencer par nos
peurs ou les limites de nos expériences. Il connaît nos capacités
personnelles et il nous interpelle toujours dans le respect de nos
possibilités dans un souci de nous permettre de grandir intérieurement
et de faire grandir l’ensemble de la communauté.
«
Seigneur, donne-moi le courage de changer les choses que je peux,
d’accepter celles que je ne peux pas changer et la sagesse d’en
connaître la différence ».
Gilles
Baril, prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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