Les
habitués de la liturgie dominicale sont familiers
avec ce passage de l’Évangile de Matthieu où Jésus,
absent de la barque au moment de la tempête, calme
la mer dès le moment où il monte à bord.
Mais
comme Matthieu s’adresse à des chrétiens d’origine
juive habitués à méditer ce qu’on nomme l’Ancien
Testament, j’ai cru intéressant de faire le lien
entre des événements du temps de Moïse (que Matthieu
met souvent en parallèle avec Jésus) et ceux de
notre récit.
Au
désert, Dieu avait jadis nourri son peuple. Jésus
aussi, dans un lieu isolé, a donné le pain en
abondance. Autrefois, à la sortie d’Égypte, Dieu
s’était montré le maître de la mer qu’il avait
ouverte aux Hébreux. Jésus calme la mer, la maîtrise
en montant dans la barque.
Au peuple de l’Exode, le Seigneur s’était présenté
comme Yahvé, c’est-à-dire «Je suis». Aux disciples
apeurés, Jésus dit: «C’est moi», ce qui est
équivalent au nom de Dieu.
Moïse avait autrefois douté en frappant par deux
fois le rocher qui devait donner de l’eau au peuple.
L’Évangile de Mathieu mentionne aussi la peur de
Pierre. (Même lors de l’Ascension, il dira des
disciples que certains eurent des doutes).
Et
quand Jésus monte dans la barque, a-t-on assez
remarqué que Pierre aussi embarque avec lui avant
que le vent tombe. Les chapitres qui suivent dans
l’Évangile de Matthieu souligneront le rôle de
Pierre dans la barque de l’Église.
Encore aujourd’hui, sans Jésus à bord, la barque est
ballotée. Avec Jésus, la mer se calme et on peut
arriver à bon port. Comme alors disons à Jésus :
«Vraiment, tu es Fils de Dieu».
Jean-Pierre Camerlain,
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