Les
Rameaux :
Aujourd’hui nous nous rappelons le jour où le Seigneur a
fait une entrée triomphale à Jérusalem. Il ne faut pas
s’étonner de ce triomphe. Jésus a fait tellement de
choses extraordinaires en son temps qu’il allait de soi
que tous ceux et toutes celles qui avaient été témoins
un jour ou l’autre de ses gestes soient là pour crier
leur joie et leur bonheur. La foule reconnaissait en
lui, celui qui venait au nom de Dieu. Certains osaient
croire qu’il était le Messie tant attendu par le peuple
d'Israël depuis si longtemps déjà.
La
Passion:
Puis
tout d'un coup, tout a flanché. Quelques jours seulement
après ces acclamations publiques, à cause de la
fragilité humaine, à cause de la peur de la souffrance
qui nous terrorise tous, la même foule criera :
« Crucifiez-le. »
Aussitôt
après avoir lu l’Évangile et après avoir fait la
procession des rameaux, nous avons à peine le temps de
nous réjouir quelque peu que déjà nous lisons l’Évangile
de la Passion. Le même dimanche chaque année nous
célébrons en même temps l’acclamation des rameaux et le
cri du peuple le jour de la passion.
Tout ça
ressemble tellement à ce que nous avons à vivre dans
notre vie de tous les jours. Ça devrait nous servir de
leçon. Mais nous n'apprenons toujours pas.
Nos
bravos :
Comme
nous sommes heureux d'applaudir celui ou celle qui
réussit. Comme nous sommes heureux de nous en approcher,
d'être vus à ses côtés de paraître sur la photo en sa
présence. Ça nous flatte, et ça flatte celui qui reçoit
ces éloges.
Nos
hués :
Mais le
jour où sa faveur est disparue, le jour où il lui arrive
d'être discrédité, nous nous empressons de nous ranger
du côté de ceux qui lancent des invectives plutôt que du
côté de ceux qui soutiennent malgré tout.
Et
Marie et Jean :
Debout,
au pied de la croix se tenaient Marie, sa mère et le
disciple qu'il aimait. De toute la foule qui criait :
« Hosanna », de toute la foule qui criait : «
Crucifiez-le », au moment où Jésus souffre, au
moment où il meurt sur la croix, il ne reste que deux
personnes, une maman et un disciple plus
particulièrement aimé.
Le
Dimanche des Rameaux, notre demande doit toujours être
la même. Fais, Seigneur que moi qui t'acclame le jour où
mes affaires vont bien, moi qui te prie le jour où j'ai
besoin de toi, je sois capable de te prier et de te
reconnaître aussi le jour où la souffrance, le rejet et
la désillusion viendront.
Je dois
me souvenir que le Dimanche des Rameaux est suivi du
Vendredi Saint, mais je ne dois pas oublier non plus que
le Vendredi Saint est toujours suivi de la fête de
Pâques. Toute cette semaine nous sommes invités à
accompagner le Seigneur dans ces derniers jours, à vivre
avec Lui son triomphe des Rameaux, son intimité du Jeudi
saint, sa passion du Vendredi et sa résurrection le
Dimanche de Pâques.
Jean
Jacques Mireault, prêtre