Voilà
toute une responsabilité que le Seigneur confie à ses
disciples.
Nous
sommes à même de constater que ces deux mots nous
rendent conscients que l’important n’est pas de faire
beaucoup mais tout simplement d’être là.
Dans la
noirceur, il suffit d’une toute petite allumette ou une
petite lampe de poche pour déjà permettre de s’orienter
sans se frapper la tête contre les murs ou les orteils
sur le bord du lit. Quand au sel, devant un aliment qui
nous apparaît sans saveur et sans goût, il suffit de lui
ajouter juste un peu de sel pour qu’il retrouve sa
qualité et son goût. Pas trop de sel, car l’aliment
devient immangeable, pas trop de lumière non plus, car
trop de lumière aveugle.
Mais
encore faut-il que le sel soit disponible et que la
lumière soit à la portée de celui qui en a besoin.
Le
Seigneur demande à son disciple d’être celui qui
assaisonne et celui qui éclaire. Dans un monde où la vie
n’est pas toujours rose, où plus souvent qu’autrement
elle porte à s’interroger sur son sens et sa valeur, que
quelqu’un soit capable d’affirmer sans hésitation
qu’elle vient de Dieu et que par le fait même elle se
doit d’avoir un avenir désirable, voilà le rôle du
disciple.
Il nous
faudra toujours regarder le modèle, ne pas le lâcher des
yeux. Voir comment celui-ci a été capable de donner une
nouvelle vie à ses disciples pêcheurs de Galilée: «
Venez et vous verrez. » leur a-t-il dit tout simplement.
« Viens et suis-moi. » a-t-il dit à Mathieu le
publicain. « Descends vite, je vais souper chez-toi. »
a-t-il dit à Zachée. « Moi non plus je ne te condamne
pas. » a-t-il dit à Madeleine. « Aujourd’hui même tu
seras avec moi. » a-t-il dit au larron en croix.
Juste un
peu de sel, juste un peu de lumière, et c’est toute la
vie qui est transformée. Juste un mot d’encouragement,
juste un sourire, juste une minute pour écouter, et
voilà que tout peut être changé. La vie peut prendre une
autre direction. La vie peut devenir tout d’un coup plus
acceptable, parce que j’ai découvert à côté de moi
quelqu’un qui la vit sereinement.
Il est
vrai que la vie est difficile, que notre monde ne tourne
pas toujours rond. Il est donc important de ne pas y
ajouter malheur par-dessus malheur mais au contraire
tout faire pour y mettre un peu de sel et de lumière. Ce
rôle le Seigneur l’a confié à ses disciples il y a deux
mille ans. Il demande à ses disciples d’aujourd’hui d’en
faire autant.
Jean
Jacques Mireault,
prêtre