Réflexion de la semaine

 

« Notre agir
parle de Dieu »
(Matt 4, 12-23)

Jean-Baptiste est arrêté et condamné et voici que Jésus comprend qu’il est venu le temps de commencer sa vie publique. Il décide de s’établir à Capharnaüm, la ville la plus importante de la province de la Galilée. La première réalité qu’il accomplit consiste à interpeller ses premiers disciples : il y a là André et Jean qu’il a déjà rencontré lors de son baptême par Jean-Baptiste. Il les appelle à sa suite avec leurs frères Pierre et Jacques.

Puis Jésus se laisse toucher par le vécu des gens autour de lui. Il devient un prédicateur plein de miséricorde et de tendresse. Il fascine par son accueil et sa capacité de mettre de la lumière dans la misère des gens.

Madeleine Delbrel utilise une belle image pour nous inviter à nous engager à la suite du Christ à mettre de la lumière dans la vie des gens autour de nous. C’est l’image du vélo :

« Pour être dans le sens de Dieu, Pour être dans le courant de l’évangile, Pour prendre les tournants de l’Esprit, Il nous faut être en mouvement… aller vers… Même quand notre paresse ou la peur nous supplie de demeurer en place, de ne pas bouger, de ne rien faire, de ne pas déranger. Dieu nous a choisis, écrit-elle, pour être dans un équilibre étrange. Un équilibre qui ne peut s’établir et tenir que dans un mouvement, un élan. Un peu comme un vélo qui ne tient pas debout sans rouler… »

« Nous ne pouvons tenir debout que pour marcher, que pour foncer, dans un élan de charité… »

« La tentation est grande de rester en place, appuyée sur le mur de nos habitudes, de nos repliements, ou tel un bicycle bien solide, mais immobile sur son support, nous sommes parfois fatigués de recommencer, d’essayer à nouveau, ou tout simplement de croire en l’humanité.

Aller vers les autres, c’est tendre la main, mais c’est aussi participer, c’est s’asseoir à des tables communes avec des hommes et des femmes de bonne volonté soucieux de rendre le monde plus beau… »

Nous n’avons pas à inventer Dieu, mais à l’écouter. Et Dieu nous parle par les personnes autour de nous, par les évènements. Entendre Dieu, c’est en même temps accepter d’en être témoin tout en sachant que notre témoignage n’épuisera jamais la réalité sur Dieu. C’est l’addition de nos différents témoignages qui amène la conversion, qui donne la certitude que Dieu peut toujours faire au-delà de tout ce qu’on peut s’imaginer. Et n’oublions pas que le premier mouvement en ce sens consiste à parler à Dieu par la prière beaucoup plus qu’à parler de Dieu entre nous.

Un maître spirituel disait : « On ne reconnaît la présence de Dieu dans une personne non pas dans la façon dont elle parle de Dieu mais dans la façon dont elle parle des autres. » Il est facile d’être théorique dans nos discours sur Dieu. Par contre, c’est le respect qu’on porte à chaque personne qui témoigne de notre respect pour Dieu. Alors : parler à Dieu, parler à Dieu pour réussir à parler de Dieu. Voilà une belle mission pour les prochains jours: que dans notre façon de parler de Dieu et des autres, nous réussissions à mettre de la Lumière dans la vie des gens autour de nous en cette période un peu pénible de froideur et de grisaille de la fin-janvier.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord