Jean-Baptiste est arrêté et condamné et voici que Jésus
comprend qu’il est venu le temps de commencer sa vie
publique. Il décide de s’établir à Capharnaüm, la ville la
plus importante de la province de la Galilée. La première
réalité qu’il accomplit consiste à interpeller ses premiers
disciples : il y a là André et Jean qu’il a déjà rencontré
lors de son baptême par Jean-Baptiste. Il les appelle à sa
suite avec leurs frères Pierre et Jacques.
Puis Jésus
se laisse toucher par le vécu des gens autour de lui. Il
devient un prédicateur plein de miséricorde et de tendresse.
Il fascine par son accueil et sa capacité de mettre de la
lumière dans la misère des gens.
Madeleine
Delbrel utilise une belle image pour nous inviter à nous
engager à la suite du Christ à mettre de la lumière dans la
vie des gens autour de nous. C’est l’image du vélo :
«
Pour être dans le sens de Dieu, Pour être dans le courant de
l’évangile, Pour prendre les tournants de l’Esprit, Il nous
faut être en mouvement… aller vers… Même quand notre paresse
ou la peur nous supplie de demeurer en place, de ne pas
bouger, de ne rien faire, de ne pas déranger. Dieu nous a
choisis, écrit-elle, pour être dans un équilibre étrange. Un
équilibre qui ne peut s’établir et tenir que dans un
mouvement, un élan. Un peu comme un vélo qui ne tient pas
debout sans rouler…
»
«
Nous ne pouvons tenir debout que pour marcher, que pour
foncer, dans un élan de charité… »
«
La tentation est grande de rester en place, appuyée sur le
mur de nos habitudes, de nos repliements, ou tel un bicycle
bien solide, mais immobile sur son support, nous sommes
parfois fatigués de recommencer, d’essayer à nouveau, ou
tout simplement de croire en l’humanité.
Aller vers
les autres, c’est tendre la main, mais c’est aussi
participer, c’est s’asseoir à des tables communes avec des
hommes et des femmes de bonne volonté soucieux de rendre le
monde plus beau… »
Nous n’avons
pas à inventer Dieu, mais à l’écouter. Et Dieu nous parle
par les personnes autour de nous, par les évènements.
Entendre Dieu, c’est en même temps accepter d’en être témoin
tout en sachant que notre témoignage n’épuisera jamais la
réalité sur Dieu. C’est l’addition de nos différents
témoignages qui amène la conversion, qui donne la certitude
que Dieu peut toujours faire au-delà de tout ce qu’on peut
s’imaginer. Et n’oublions pas que le premier mouvement en ce
sens consiste à parler à Dieu par la prière beaucoup plus
qu’à parler de Dieu entre nous.
Un maître
spirituel disait : « On ne reconnaît la présence de Dieu
dans une personne non pas dans la façon dont elle parle de
Dieu mais dans la façon dont elle parle des autres. » Il est
facile d’être théorique dans nos discours sur Dieu. Par
contre, c’est le respect qu’on porte à chaque personne qui
témoigne de notre respect pour Dieu. Alors : parler à Dieu,
parler à Dieu pour réussir à parler de Dieu. Voilà une belle
mission pour les prochains jours: que dans notre façon de
parler de Dieu et des autres, nous réussissions à mettre de
la Lumière dans la vie des gens autour de nous en cette
période un peu pénible de froideur et de grisaille de la
fin-janvier.
Gilles
Baril, prêtre