Cette réponse de
Jésus faisait suite à la réflexion de ses disciples devant leur
incapacité à comprendre la façon d'agir de Dieu. Ils s'étaient
exclamés: « Augmente en nous la foi. » Et Jésus leur fait
cette réponse assez étonnante.
Ses disciples, tout
comme nous, avaient la conviction qu'ils avaient développé une foi
qui déjà leur permettait de croire certaines affirmations reliées
aux écrits des prophètes et de la Loi de Moïse. Ils avaient même
commencé à croire que Jésus qui était leur compagnon, était plus
qu'un simple maître à penser, qu'il était le Seigneur, le Messie,
celui qui devait venir. Ils le voyaient agir, ils l'entendaient
parler et ils prenaient conscience de sa capacité de réaliser des
choses qui dépassaient l'ordinaire.
Jésus
leur avait certainement déjà parlé de la foi comme d'un des éléments
essentiels pour arriver à se dépasser soi-même. Il leur avait parlé
de la foi comme d'une rencontre avec quelqu'un, comme d'une
relation, d'une amitié, d'un support venant d'un autre qui nous
permet de réussir là où nos forces ordinaires ne nous permettraient
pas d'arriver.
C'est pourquoi
devant l'obstacle devant la difficulté, devant l'épreuve, ils sont
obligés de crier vers Jésus et de lui dire:
« Augmente en nous la foi. »
Et Jésus de répondre:
« Si vous aviez la foi. » Nous l'avons la foi mais elle est
faible, elle est fragile. Jésus leur donnera l'exemple d'une foi
forte lorsqu'il acceptera d'aller jusqu'au bout dans le don de
lui-même par amour pour nous.
Dans la foi il y a
la confiance et dans la foi il y a la fidélité. La confiance en Dieu
qui nous aime et la fidélité en un Dieu qui ne peut pas nous
abandonner sur le chemin de notre vie.
La foi grandit par
la prière et par le maintien d'une relation d'amitié et de dialogue
avec la personne aimée. Mais la foi devient alors un moyen pour nous
permettre d'agir et de réaliser des choses qui nous apparaissent
trop difficiles.
Une foi qui se
limite à la prière et qui ne pousse pas à agir est une foi morte,
c'est St Jacques qui le dit dans son épître. La question que je dois
donc me poser est la suivante:
« Qu'est-ce que
ma foi me permet de faire que je ne ferais pas sans elle? »
« Quels sont mes
engagements au nom et avec ma foi? »
Voilà la question.
Jean Jacques
Mireault,
prêtre