Porter sa croix,
voilà une lourde responsabilité. Porter sa croix, voilà le lot de
tous les humains. Personne ne peut y échapper. La croix que nous
avons tous à porter, elle est le poids de notre propre vie. La croix
est ce que la vie nous impose de difficultés, de souffrances, de
lourdeurs et d'épreuves.
Je ne sais pas ce
que les gens du temps de Jésus comprenaient lorsque celui-ci les
invitait ainsi à porter leur croix. Mais ils devaient certainement
savoir ce que cette expression voulait dire. Même si Jésus n'avait
pas encore parcouru le chemin de la croix, la portée de cette
invitation ne pouvait leur échapper.
Ce
qu'ils ne pouvaient pas savoir encore c'était la valeur rédemptrice
de ce geste. Lorsqu'ils verront Jésus porter sa croix qui ne pouvait
être la sienne, ils prendront conscience de cette dimension
éminemment altruiste du geste de la part du Sauveur. Ils
comprendront que par sa venue et le don qu'il fait de sa vie, il
invite ses disciples à porter avec Lui leur croix et celles de tous
leurs frères.
L'impression qui
nous tenaille et nous tracasse, c'est que les croix sont réparties
très inégalement. On a l'impression que certains vivent leur vie
comme une croix permanente tandis que d'autres l'ont plus légère.
Quand nous nous regardons et que nous regardons le voisin, l'idée,
la tentation est souvent forte de voir ses bonheurs et de voir nos
malheurs.
Toute comparaison
est odieuse mais je ne peux m'empêcher de voir l'autre en santé et
plein d'argent et de me voir avec mes bobos et mon manque de
ressources. Le problème c'est que mes croix je les vois et celles
des autres me sont toujours inconnues.
Si Jésus en a fait
une condition pour le suivre et devenir ses disciples, il savait
certainement que cette réalité ne pouvait échapper à personne. S'il
en a fait une condition de réalisation de toute vie, il savait que
tous devraient s'y soumettre.
La croix et sa
dynamique est une fonction incontournable de la vie et de sa
croissance. Tout progrès, toute évolution, toute croissance est
étroitement unie avec la croix. Il n'y a pas d'arrivée sans départ.
Il n'y a pas de naissance sans souffrance, il n'y a pas de vie sans
mort.
Jésus invite ses
disciples à prendre conscience de cette réalité et à l'accepter
comme faisant partie de la vie. Il fera comprendre un jour à ses
disciples du moment et à tous ceux qui suivront que toute croix et
même toute mort sera toujours suivie d'une résurrection si elle est
vécue à la suite de son Sauveur.
Avec le pape
François, prions pour la paix dans notre monde.
Jean Jacques
Mireault,
prêtre