Chaque phrase de cet évangile mériterait
qu'on s'y arrête avec attention parce qu'elle comporte un message
susceptible de nous rejoindre.
« Jésus se manifesta encore aux
disciples sur le bord du lac de Tibériade, et voici comment. »
C'est à l'intérieur d'un fait banal de la
vie quotidienne des disciples qui ont repris leur métier de pêcheurs
que Jésus va les retrouver. « Je m'en vais à la pêche » dit
Pierre. « Nous y allons aussi avec toi » répondent les
autres.
Rien
de plus simple et de plus ordinaire. Plus encore. Après avoir
besogné toute la nuit, ils reviennent bredouilles, ils n'ont rien
pris. Au lever du jour, à l'approche de la rive, quelqu'un les
interpelle d'une façon bien spéciale. A ces hommes d'une maturité et
d'un âge certain, il leur dit: « Les enfants, auriez-vous un peu
de poisson? » Il les appelle les enfants et il ose même leur
donner un conseil en matière de pêche à eux les experts. « Jetez
les filets à droite, et vous trouverez! » Ils obéissent et alors
se produit le miracle. Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils
n'arrivaient pas à le ramener, tellement il y avait de poissons.
Ils découvrent alors que celui qui les
interpellait ainsi, c'était Jésus lui-même. Sa présence et son
influence ont fait changer le cours des choses. Quand on réalise la
présence et qu'on laisse agir le Seigneur dans notre vie, les
résultats sont bien différents que lorsqu'on essaie d'agir seul ou
qu'on oublie de lui faire confiance.
La deuxième partie de texte met en
présence Jésus et Pierre.
Jésus et celui qui va devenir le premier
responsable de la nouvelle église fondée sur la foi en Jésus-Christ
ressuscité.
Si nous lisons ce texte en remplaçant
Pierre par son successeur d'aujourd'hui, le pape François, il prend
une valeur toute particulière. Il nous permet de comprendre que
celui qui a aujourd'hui la charge de conduire le troupeau qu'est
l'église ne peut pas le faire n'importe comment.
-« Simon, fils de Jean, m'aimes-tu
plus que ceux-ci? »
-« Oui, Seigneur, je t'aime, tu le
sais. » - « Sois le berger de mes agneaux. »
Trois fois, la même question sera posée
et trois fois la même réponse sera donnée. On a voulu en faire un
lien avec le reniement de Pierre. On pourrait encore mieux faire un
lien avec notre Dieu qui est Père, Fils et Esprit Saint et qui veut
être aimé comme tel.
A partir d'un tel dialogue entre le
Seigneur, Pierre et ses successeurs, on comprend mieux que celui qui
est choisi pour conduire l'église à travers les siècles ne peut le
faire sans toujours avoir en tête cette question du Seigneur: «
M'aimes-tu plus que ceux-ci? » et vouloir à tout prix répondre
de la même façon. « Oui, Seigneur, je t'aime! » et c'est à
travers l'amour que je manifeste à tous tes enfants que je te répète
cet acte d'amour.
Cet amour doit rejoindre tout être
humain en qui je dois revoir le Seigneur lui-même. Ce que vous
faites au plus petit des miens, c'est à moi que vous le faites.
Jean Jacques Mireault,
prêtre