Réflexion de la semaine

 

« Être témoin de la Lumière »
 Jean 20, 1-9

L’Église de Pâques, c’est ce petit groupe de femmes qui partent embaumer un cadavre et qui constatent tout à coup qu’elles n’ont plus à chercher parmi les morts celui qui est vivant. Elles retournent en toute hâte vers les apôtres renfermés au cénacle puis elles vont passer pour des visionnaires et des excitées.

L’Église de Pâques, ce sont ces hommes septiques, peureux qui ont perdu leur motivateur. Jésus est mort et eux sont des désavoués sociaux, des disciples d’un vulgaire criminel. Ils ont perdu leur réputation et ils sont désormais étiquetés comme des indésirables. Leur espérance est morte sur la croix du Vendredi saint.

L’Église de Pâques, c’est également Marie. Dans la maison de Jean, elle espère contre toute espérance. Elle est là paisible, silencieuse. Elle réconforte au lieu de se plaindre.

L’Église de Pâques, elle est timide, fragile, maladroite. Elle est un frêle papillon à peine sorti de son cocon, incapable de déployer ses ailes. Il lui faudra attendre le grand vent de la Pentecôte pour prendre son envol.

Mais depuis ce matin de Pâques, jusqu’à aujourd’hui : que de prières formulées, que d’engagements, que de dépassements, que de générosité, que de bénévolat. Et cela de génération en génération : que de vies données au service des autres. Christ est ressuscité : à nous d’en être témoins.

Comme pour les femmes du matin de Pâques, le Christ nous invite à agir en son nom, à évangéliser, à espérer contre toute espérance. Pâques nous enseigne qu’il faut savoir lire le bon côté des événements au lieu de toujours se laisser abattre par ce qui nous dépasse. Il n’arrive rien pour rien. Tout peut nous faire grandir. Il suffit de développer la confiance.

Alors, profitons de ce jour de Pâques pour demander trois forces intérieures au Ressuscité :

1. L’audace de la foi: on ne peut pas croire en la Résurrection si on ne vit pas en ressuscité. Vivre la foi n’enlève pas les doutes ni les souffrances. Mais ça fait de nous quelqu’un d’habité de l’intérieur qui avant même que nous ayons dit quoi que ce soit fait de nous une question vivante sur Dieu.

2. La force d’aimer: ou du moins de ne jamais détester qui que ce soit. Le seul pouvoir réel que nous avons sur les gens autour de nous est de les aimer. Les aimer assez pour leur donner le courage de changer ce qu’ils ont à changer dans leur vie personnelle. Aimer avec un cœur de compassion qui accueille sans jamais juger l’autre.

3. La joie de l’émerveillement: ce n’est pas notre joie de vivre que nous devenons attirants vers le Christ. La joie crée du dynamisme et de la solidarité. Elle dit Dieu sans même que nous le réalisions tout comme un vitrail ignore la lumière qui le transperce et le rend aussi merveilleux. Nous n’avons qu’un signe véritable d’une vie humaine épanouie: la joie.

Gilles Baril, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord