La miséricorde au fond du cœur du Père,
voilà la source de la réconciliation.
Jésus raconte une histoire. Il nous faut
en saisir le sens.
Est-ce l'histoire du fils prodigue ou
l'histoire du père miséricordieux?
Jésus ne se serait certainement pas
complu à raconter une histoire dont le héros serait un enfant
déserteur de sa famille, un enfant qui requiert sa part d'héritage
et qui s'empresse d'aller dilapider sa fortune avec des amis
douteux. Le seul intérêt que pouvait représenter cette description
d'une situation semblable était de nous faire comprendre non pas le
désœuvrement du fils, mais l'amour du père.
Devant
la volonté du fils de recevoir sa part d'héritage tout de suite, le
père n'est pas d'accord mais il y consent parce que son fils le lui
demande. Devant le départ de son fils, le père n'est pas plus
d'accord, mais que voulez-vous qu'il fasse. Celui-ci veut partir et
il ne sert à rien de vouloir le retenir. Combien d’histoires
semblables se vivent dans notre quotidien.
Le fils vivra donc loin de son père
pendant un certain temps que vous pouvez faire varier à volonté.
Est-il parti un an, cinq ans ou dix ans? Nul ne le sait. Mais ce que
nous savons c'est que pendant tout ce temps, chaque jour son père
s'inquiète, chaque jour il regarde au bout du chemin pour voir s'il
n'apercevrait pas son fils. Chaque jour ce fils parti est présent
dans le cœur du père.
Jusqu'au jour où une forme apparaît au
fond du chemin que le père lentement mais sûrement fini par
identifier. C'est le fils qui est de retour. Il était parti, perdu,
mort, depuis tellement longtemps. Et voilà qu'il revient, il est
retrouvé, il est vivant.
Vous pouvez certainement imaginer la
joie du père.
Est-ce qu'ils sont importants les
détails de la vie de ce fils pendant ces années au loin? Peut-être
que nous ça nous intéresserait de savoir ce qu'il fait et comment il
a vécu. Le père, lui, ça ne l'intéresse pas du tout. Ce qui est
important pour lui, c'est que son fils est là, devant lui, vivant.
Voilà l'important. Le reste, foutaise.
Ce jour-là, le fils découvre la
miséricorde du père et il retrouve la vie.
Le fils, c'est moi.
Le père, c'est Dieu.
C'est tout.
Jean Jacques Mireault,
prêtre