Après son baptême,
Jésus revient dans le village où il a grandi. On s’attendrait à ce
qu’il soit bien accueilli, mais c’est tout le contraire. Appelé à
commenter un texte du prophète Isaïe, il choque ses auditeurs.
Nul n’est
prophète en son pays
« Cette parole de
l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle
s’accomplit. » Jésus ne dit pas clairement que c’est de lui dont
parle le prophète Isaïe. Il invite les gens de Nazareth à
reconnaître les signes qui leur sont donnés, la nouveauté qui se
présente à eux.
Mais
ils refusent de voir en lui un prophète. Ils le connaissent bien:
c’est le fils de Joseph et de Marie. Et quand Jésus leur donne
l’exemple de d’autres prophètes qui sont allés chez les païens, la
foule qui semblait bien disposée à son égard se retourne contre lui
au point de vouloir le faire mourir. Qui de nous n’a pas fait
l’expérience de nous faire dire par nos proches: « Qui es-tu pour me
faire la leçon, pour qui te prends-tu pour me dire quoi faire ?»
Une vérité qui
dérange
Ce ne sont pas
seulement les gens de Nazareth ou les autres qui ont du mal à
accepter la vérité. Nous agissons de la même manière nous aussi.
Nous n’avons pas la tête moins dure, les oreilles moins bouchées ou
le cœur moins fermé qu’eux. S’il n’y a plus de Parole de Dieu qui
nous dérange ou nous « fatigue », c’est peut-être que nous préférons
ne pas nous poser trop de questions ou ne pas nous en faire poser du
tout.
« Ils te
combattront, mais ils ne pourront rien contre toi. » Cette parole
adressée à Jérémie me fait toujours réfléchir. C’est dangereux de
faire une homélie. Ce qui m’inquiète, ce n’est pas la réaction des
gens dans l’assemblée. Ce qui m’inquiète, c’est quand je ne « choque
» plus personne. Peut-être est-ce parce que je n’ai pas su en faire
ressortir toute la force et que j’en suis resté à des généralités.
D’ailleurs, quand la
dernière fois, avez-vous été choqué par la Parole de Dieu ?
Yves Chamberland