La fête du Christ-Roi
nous ramène toujours la question sur la signification de cet événement
dans l’Église et surtout sa signification dans ma vie.
L’Église continue à
célébrer la fête parce qu’elle continue de croire qu’elle correspond à
une réalité concrète de sa vie de tous les jours. L’Église continue de
célébrer la fête parce qu’elle croit que c’est vrai que le Christ est
roi. L’Église continue de croire que la réponse de Jésus à Pilate était
la réponse de quelqu’un qui était conscient de sa dignité et de sa
responsabilité dans le monde de son temps et de tous les temps. « Tu le
dis, je suis roi. »
La question est de
savoir si moi j’y crois. Si Jésus est roi et si je l’accepte comme tel
dans ma vie, ça doit changer quelque chose dans ma façon de voir les
choses et les gens. Je dois essayer de mener ma vie en fixant mon regard
sur le modèle. Ma façon d’agir, ma façon d’évaluer les événements, tout
doit être analysé à partir de la grille d’analyse qui m’est fournie par
mon roi.
Si Jésus n’est pas roi,
il m’importe peu de savoir comment il se comporterait dans telle ou
telle situation. J’agis tout simplement en me fiant à mon instinct ou à
la façon de voir des gens autour de moi. Si Jésus n’est pas roi, je me
laisse porter par les événements, je fais ce qui fait mon affaire, je ne
me préoccupe pas plus que ça de mon voisin. À chacun sa responsabilité.
Je me mêle de mes affaires et je demande aux autres d’en faire autant.
C’est bien triste qu’il y ait tant de misère dans le monde mais que
voulez-vous que j’y fasse. C’est quand même pas de ma faute et j’y peux
si peu.
Mais si Jésus est roi et
si j’y crois, alors tout devient différent, parce que celui auquel je
crois a dit des choses et a fait des choses que je ne peux pas laisser
passer. Je ne peux pas faire comme si tout cela n’existait pas. Jésus
est roi et il a dit : « Aimez-vous, comme je vous ai aimé. » Et sa façon
à lui d’aimer ce fut d’aller jusqu’au bout de l’amour. Il est allé
jusqu’à donner sa vie par amour.
Je me regarde agir et je
me demande, suis-je sérieux quand j’affirme que je suis un disciple de
ce Roi-là? Suis-je sérieux quand je me présente à l’église et que je
communie à la vie et à la pensée de ce Roi-là? Quand je communie à son
corps et à son sang et que cette communion signifie mon désir de
m’identifier toujours davantage à Lui, devenir ce qu’Il a été. Devenir
le corps du Christ. Et le corps du Christ-Roi, c’est le corps suspendu à
la croix.
Suivre le Christ-Roi,
c’est accepter de donner ma vie avec lui pour mes frères et sœurs, parce
que je sais qu’ils sont mes frères et mes sœurs et qu’ils ont la même
dignité, la même valeur, la même grandeur que moi. Nous sommes tous
enfants de Dieu. C’est le Christ notre roi qui nous l’a dit. Nous sommes
tous héritiers du même royaume. Nous en sommes tous également
responsables. Jésus a donné sa vie pour nous faire comprendre ce
message. Il a donné sa vie pour que nous agissions en conséquence. Pour
que nous soyons des êtres responsables, Lui-même est allé au bout de sa
propre responsabilité. Et ça lui a coûté la vie. Suis-je prêt à
sacrifier un peu de la mienne pour le suivre et pour aider mes frères à
comprendre que si le Christ est Roi ce n’est pas pour Lui-même mais bien
pour nous et pour tous ceux et celles qui accueilleront un jour son
appel.
Le roi est-il mort ou
bien est-il vivant dans ma vie de tous les jours, voilà la question.
Jean Jacques Mireault,
prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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