Réflexion de la semaine

 

En mon nom

« Moïse, mon maître, arrête-les ! » Ce cri d’indignation de Josué ressemble à celui de Jean dans l’évangile: « nous avons voulu l’en empêcher, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Dans les deux cas, on a de la difficulté à reconnaître le bien qui est fait par d’autres. Nous sommes souvent, nous aussi, tentés de classer les gens entre les bons et les autres.

La réponse de Jésus

La réponse de Jésus a dû surprendre ses disciples: « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. » Jésus ne dit pas « contre moi » ou « pour moi » mais « contre nous et pour nous ». Jésus ne se sent pas propriétaire des miracles faits en son nom. Le bien n’appartient à personne. Le simple verre d’eau ne restera pas sans récompense. La personne qui pose un geste de bonté est toujours plus près de Dieu que celle qui fait de grandes professions de foi et se croit ainsi dispensée d’aimer son frère ou sa sœur. Saint Jacques l’a rappelé dans la deuxième lecture.

Ces paroles de Jésus sont importantes dans ce monde où des religions ou des personnes revendiquent l’exclusivité sur Dieu et refusent de reconnaître que l’amour n’a pas de frontière. Dans un monde où les positions se radicalisent, où même les disciples de Jésus sont tentés d’exclure ceux qui ne les suivent pas, il est bon de nous rappeler le «nous» de Jésus, qu’il vaudrait mieux perdre une main, un pied, un œil, que de détruire l’espérance dans le cœur des plus petits et des plus pauvres qui frappent à la porte de notre de nos églises.

Une parole difficile à entendre

« Mieux vaut entrer manchot…estropié…borgne…dans la vie éternelle. » Jamais l’Église n’a lu dans cette page de l’évangile un appel à la mutilation physique. Elle y a vu une image forte: la justice de Dieu punira ceux qui se seront totalement fermés à son amour. L’enfer, bien attesté dans la Bible, demeurera toujours pour moi une réalité mystérieuse difficile à conjuguer avec le Dieu Amour. Mais comment aller au ciel quand tout au long de sa vie on n’a jamais rien voulu savoir de Dieu et des autres ? Heureusement, nous pourrons toujours compter sur la miséricorde de Dieu. Ah ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur nous, pour faire de nous un peuple de prophètes !

Yves Chamberland, prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord