Le moins que l’on puisse
dire, c’est que les récits concernant la résurrection de Jésus dans les
Évangiles sont loin de mettre ses disciples en valeur. Au lieu de louer
leur conviction et leur enthousiasme, ils soulignent plutôt le doute et
l’incrédulité des disciples.
Le
soir de Pâques, ils ont barré les portes par peur des Juifs. Jésus doit
répéter deux fois «La paix soit avec vous !» et leur montrer ses mains
et son côté pour qu’ils sortent de leur stupeur. Thomas refuse de les
croire.
Le dimanche suivant, les
portes sont encore barrées. Pourtant les disciples avaient bien vu Jésus
ressuscité. Thomas avait bien raison de douter. La foi des disciples
n’était pas assez convaincante pour lui. Il faudra encore que Jésus leur
apparaisse pour les aider à croire. Thomas est devenu le symbole de tous
ceux et celles qui doutent.
Thomas nous ressemble
L’évangile nous dit que
Thomas signifie « Jumeau ». Il est bien notre jumeau dans la foi. Comme
lui, nous voudrions bien voir et même toucher pour mieux croire. La foi
ne va pas de soi. Si c’était si simple, tout le monde aurait la foi. Si
cela n’a pas été facile pour ceux qui ont vu et « touché » Jésus après
sa résurrection, on peut bien comprendre que cela ne le soit pas non
plus pour nous.
Pour que les gens
croient en Jésus ressuscité, il faut qu’ils rencontrent des témoins
convaincants. Les portes de nos églises sont encore souvent verrouillées
par notre peur des autres. Le pape François nous invite à sortir, comme
Thomas qui n’était pas là le soir de Pâques. Si la joie de croire ne
nous habite pas d’abord, comment pourrions-nous la transmettre aux
autres ?
Yves Chamberland,
prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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