« Béni soit celui qui vient
au nom du Seigneur. »
(Matt: 21,1-11) |
Ce jour-là, on accueillait le Seigneur en
ces termes.
La foule reconnaissait en lui, celui qui
venait au nom de Dieu.
Certains osaient croire que celui-ci était
le Messie tant attendu par le peuple d'Israël depuis si longtemps, qu'on
finissait par désespérer de sa venue.
Jésus a agi, il a parlé, il n'a pas caché
son identité.
La preuve en est qu'il a fait des disciples
et que ceux-ci ont pu agir et parler en son nom et accomplir des
miracles en son nom.
Puis tout d'un coup, tout a flanché.
Quelques jours seulement après ces acclamations publiques, à cause de la
fragilité humaine, à cause de la peur de la souffrance qui nous
terrorise tous, la même foule criera: « Crucifiez-le. » Les mêmes
disciples disparaîtront comme par enchantement et nous ne les reverrons
qu'après les événements de la mort et de la résurrection de Jésus.
Tout ça est tellement proche de ce que nous
avons à vivre dans notre vie de tous les jours que ça devrait nous
servir de leçon. Mais nous n'apprenons toujours pas.
Comme nous sommes heureux d'applaudir celui
ou celle qui réussit, comme nous sommes heureux de nous en approcher,
d'être vu à ses côtés de paraître sur la photo en sa présence. Ca nous
flatte, et ça flatte celui qui reçoit ces éloges.
Mais le jour où sa faveur est disparue, le
jour où il lui arrive d'être discrédité, nous nous empressons de nous
ranger du côté de ceux qui lancent des invectives plutôt que du côté de
ceux qui soutiennent malgré tout.
Debout, au pied de la croix se tenaient
Marie, sa mère et le disciple qu'il aimait. De toute la foule qui
criait: « Hosanna », de toute la foule qui criait:
« Crucifiez-le », au moment où Jésus souffre, au moment où il meurt
sur la croix, il ne reste que deux personnes, une maman et un disciple
plus particulièrement aimé.
Le Dimanche des Rameaux, notre demande doit
toujours être la même. Fais, Seigneur que moi qui t'acclame le jour où
mes affaires vont bien, moi qui te prie le jour où j'ai besoin de toi,
je sois capable de te prier et de te reconnaître aussi le jour où la
souffrance, le rejet et la désillusion viendront.
Je dois me souvenir que le Dimanche des
Rameaux est suivi du Vendredi saint, mais je ne dois pas oublier non
plus que le Vendredi saint est toujours suivi de la fête de Pâques.
Toute cette semaine nous sommes invités à
accompagner le Seigneur dans ces derniers jours, à vivre avec Lui son
triomphe des Rameaux, son intimité du Jeudi saint, sa passion du
Vendredi et sa résurrection le Dimanche de Pâques.
Jean Jacques Mireault,
prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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