Je suis toujours mal à
l’aise avec les textes qui parlent du jugement de Dieu. Je le suis
encore plus quand on parle de la colère de Dieu comme dans la première
lecture. Nous pensons encore à Dieu comme quelqu’un qui punit ou qui
envoie des épreuves. «Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour que ça
m’arrive ?» Mais par ailleurs, comment concilier notre sens inné de la
justice, il ne faut pas que les coupables s’en tirent, avec un Dieu qui
effacerait tout d’un revers de la main sans tenir compte du bien et du
mal. C’est Jésus qui nous donne la réponse quand il affirme: «Dieu a
tant aimé le monde !»
Un Dieu qui aime
C’est
sur la croix que se dévoile l’amour de Dieu. Il a donné son Fils unique.
C’est grâce à ce don que Jean peut parler d’amour. Un amour qui va
jusqu’à la croix. La croix n’est pas source de salut par son aspect
sacrificiel ou sanglant. C’est parce qu’elle est l’expression ultime de
l’amour de Dieu qu’elle est pour les croyantes, source de vie. Nous
sommes loin de la croix comme lieu de la colère de Dieu, de la volonté
du Père de faire mourir son Fils pour racheter les péchés. Le Père et le
Fils communient dans un même amour pour le monde.
Notre réponse
Si l’amour de Dieu est
inconditionnel, il appelle notre réponse. Or l’amour ne s’impose pas. Au
contraire, c’est en s’exposant à notre refus que l’amour est vraiment
lui-même.
Il n’y a pas d’amour
sans liberté, il n’existe pas de liberté authentique sans amour. C’est
Dieu qui nous a faits, il a voulu que nous soyons des êtres de liberté
et de responsabilité, des êtres qui peuvent choisir d’aimer ou de ne pas
aimer.
Heureusement, Dieu est
riche en miséricorde. Et comme le disait saint Jean de la Croix: «C’est
sur l’amour que nous serons jugés !» C’est l’Amour en personne qui nous
jugera.
Yves Chamberland
prêtre
Unité pastorale Montréal-Nord |
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