Réflexion de la semaine

 

Le jugement

Je suis toujours mal à l’aise avec les textes qui parlent du jugement de Dieu. Je le suis encore plus quand on parle de la colère de Dieu comme dans la première lecture. Nous pensons encore à Dieu comme quelqu’un qui punit ou qui envoie des épreuves. «Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour que ça m’arrive ?» Mais par ailleurs, comment concilier notre sens inné de la justice, il ne faut pas que les coupables s’en tirent, avec un Dieu qui effacerait tout d’un revers de la main sans tenir compte du bien et du mal. C’est Jésus qui nous donne la réponse quand il affirme: «Dieu a tant aimé le monde !»

Un Dieu qui aime

C’est sur la croix que se dévoile l’amour de Dieu. Il a donné son Fils unique. C’est grâce à ce don que Jean peut parler d’amour. Un amour qui va jusqu’à la croix. La croix n’est pas source de salut par son aspect sacrificiel ou sanglant. C’est parce qu’elle est l’expression ultime de l’amour de Dieu qu’elle est pour les croyantes, source de vie. Nous sommes loin de la croix comme lieu de la colère de Dieu, de la volonté du Père de faire mourir son Fils pour racheter les péchés. Le Père et le Fils communient dans un même amour pour le monde.

Notre réponse

Si l’amour de Dieu est inconditionnel, il appelle notre réponse. Or l’amour ne s’impose pas. Au contraire, c’est en s’exposant à notre refus que l’amour est vraiment lui-même.

Il n’y a pas d’amour sans liberté, il n’existe pas de liberté authentique sans amour. C’est Dieu qui nous a faits, il a voulu que nous soyons des êtres de liberté et de responsabilité, des êtres qui peuvent choisir d’aimer ou de ne pas aimer.

Heureusement, Dieu est riche en miséricorde. Et comme le disait saint Jean de la Croix: «C’est sur l’amour que nous serons jugés !» C’est l’Amour en personne qui nous jugera.

Yves Chamberland prêtre

     Unité pastorale Montréal-Nord